Ensor & Spilliaert à Ostende –> 31/12

Mon commentaire sur l’expo “James Ensor et Léon Spilliaert. Deux grands maîtres d’Ostende“ s’est fait attendre car depuis quelques semaines j’attendais l’ouverture (3 juin) de la « Spilliaert Huis ». Et cette “Maison” n’étant ouverte que le WE, le commentaire a encore été retardé.

Je fonce bille en tête et déclare que l’exposition, “James Ensor et Léon Spilliaert”, qui est montrée dans une nouvelle aile du MUZEE, est un must. Un must pour les amateurs des deux Grands Maîtres, mais aussi pour les autres car la présentation et le lay-out de l’expo sont attrayants (cela nous change des salles rectangulaires blanches) et les explications et documentations bien apportées.

Vous présenter les deux Grands serait une insulte à votre savoir et, en plus, d’autres l’ont tellement bien fait que je ne tiens pas à réinventer la roue : je vous sers donc l’avis de quelques spécialistes :

Ronduit uniek is de extreme reductie waaraan hij het beeld onderwerpt. Net als Ensor is Spilliaert een einzelgänger, maar Ensor gelooft nog in het genie en droomt ervan om te wedijveren met “de grote meesters” uit het verleden, zoals Rubens. Ensors hang naar het grootste en opzienbarende kunstwerk is Spilliaert totaal vreemd. Er heerst een totale verstilling in zijn beelden. Het is alsof ze onder een stolp zitten. Het ingesnoerde van het beeld fascineert me mateloos. (Luc Tuymans)

James Ensor, dem gröβten modernen Maler Belgiens, einem sehr sonderbaren, einsiedlerischen und verschlossenen Mann, der viel stolzer war auf die kleinen schlechten Polkas und Walzer, die er für Militärkapellen komponierte, als auf seine fantastischen, in schimmernden Farben entworfenen Gemälde (Stephan Zweig)

Et ces deux grands artistes ne sont pas que d’excellents peintres et dessinateurs, ce sont aussi de fins observateurs possédant une très bonne connaissance d’eux-mêmes :

Je n’ai pas d’enfant, mais lumière est ma fille, lumière une et indivisible, lumière pain du peintre, lumière mie du peintre, lumière reine de nos sens, lumière, éclairez-nous ! Animez-nous, indiquez-nous des routes nouvelles menant vers joies et de félicités. Gagné par l’ironie, touché par les splendeurs, ma vision s’affine, je purifie mes couleurs, elles sont entières et personnelles. (James Ensor)

Je suis un mauvais interprète des rêves des autres, j’en ai trop moi-même. (Léon Spilliaert)

Beaucoup d’expositions portent le qualificatif « dialogue » ou « confrontation », ici rien de cela : deux artistes de la même ville, avec des antécédents plus ou moins similaires (les parents étaient des commerçants à Ostende) sont montrés côte à côte, tous les deux avec leur attachement profond à leur ville natale, deux façons de voir leur ville et la société. Il peut y avoir une préférence pour l’un ou pour l’autre mais il n’y a ni vainqueur ni perdant et le gagnant final est le visiteur.

Pour ce qui est de la ‘Spilliaert Huis’ (à la fin des Galeries royales d’Ostende), je ne crois pas qu’il faille y consacrer beaucoup de mots, allez-y si vous êtes de passage à Ostende ; vous pouvez y voir 32 œuvres, dont quelques-unes fort intéressantes et la présentation est plaisante mais l’appellation Spilliaert Huis est pompeuse et injustifiée. On veut revaloriser les œuvres de Spilliaert, trop méconnu : car sa côte en salle de vente n’atteint en effet que la moitié de celle d’Ensor, il fallait donc faire quelque chose.

Que dit le Mu.ZEE

James Ensor et Léon Spilliaert. Deux grands maîtres d’Ostende

Découvrez une somptueuse collection signée James Ensor et Léon Spilliaert dans la toute nouvelle aile de Mu.ZEE, le musée d’art sur mer !

Ostende et James Ensor sont indissociablement liés.  James Ensor aimait Ostende : la ville était sa muse et sa source d’inspiration.  Il aimait la ville et ses nombreux habitants, l’impétueuse mer du Nord, le carnaval qui chaque année colorait les rues… Le peintre Léon Spilliaert, de vingt ans son cadet, a lui aussi conjugué son nom avec la Reine des Plages. Ses pérégrinations nocturnes à travers la ville et ses longues balades le long de la plage lui ont valu ses plus belles œuvres : sombres et mystérieuses ! Bien qu’artistes très différents, les noms d’Ensor et Spilliaert sont souvent cités d’un trait.

Dans Deux grands maîtres d’Ostende, le musée tient avant tout à faire parler leurs pièces maîtresses. Derrière chaque œuvre d’art, derrière chaque document d’archive se cache une myriade de petites et grandes histoires dont le juge Eugène Demolder, Edgar Allan Poe, le docteur en science  Ernest Rousseau, schimmeldeskundige Mariette Hannon-Rousseau,

l’ artiste Willy Finch, l’ écrivain et critique d’art Emile Verhaeren,le poète et le directeur  du « Kursaal » (le casino) Henri Vandeputte, le mécène et amateur de musique Emma Lambotte, l’ éditeur bruxellois  Edmond Deman, le promoteur d’art et galeriste Paul-Gustave Van Hecke, le critique d’art et artiste Théodore Hannon, le philosophe Walter Benjamin, Stefan Zweig, le compositeur Richard Wagner, l’ écrivain Honoré de Balzac, Alfred Jarry et le cinéaste Henri Storck sont les protagonistes. Ils nous transportent dans l’Ostende d’alors, qui se reflète dans l’Ostende d’aujourd’hui.

Mu.ZEE

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