80 galeries @ Knokke

Les galeries d’art(?) poussent comme des champignons à Knokke. Toute parcelle qui se libère entre la Vuurtorenplein et De Wielingen est immédiatement occupée par une galerie d’Art. Souvent avec des œuvres qui, même si elles m’étaient données gratuitement, je n’accrocherais pas dans ma cave. De plus, le monde des galeries est assez complexe. Vous avez des galeries qui proposent des artistes belges émergents ou confirmés (ex. De Mijlpaal), des marchands d’art qui organisent des expositions thématiques (ex. MDZ, Ronny Van de Velde), des galeries qui travaillent exclusivement avec de grands noms (ex. Mulier-Mulier, Pieters, De Brock), d’autres qui sont plutôt une fondation (Luc Peire), d’autres encore qui se concentrent sur les multiples et les lithographies (ex. Winwood) et certaines qui ne vendent que leurs propres œuvres. Et puis il y a les Pop-Ups d’une saison.

Jan Hoet a dit un jour :‘Ik weet niet wat kunst is . De kunst zal ons zelf vertellen wie ze is. Niet ik ‘.Je n’ai donc certainement pas la prétention de porter un jugement de Salomon sur ce qu’est l’Art avec un grand A. Afin d’objectiver dans une certaine mesure le choix des galeries ‘que je recommanderais à un ami ‘, j’ai fait appel à trois connaissances professionnelles qui connaissent le monde de l’art de Knokke de fond en comble. Nous sommes partis de la liste des 70 galeries sur op my knokke-heist, nous avons éliminé les fondations( Peire), puis nous avons coché pour chaque galerie s’il s’agit d’une galerie exceptionnelle ou d’une bonne galerie à recommander. Le résultat était étonnamment consistant. Une dizaine ont été classées à l’unanimité ” top ” et une vingtaine d’autres peuvent être considérées comme ‘bonnes à très bonnes’. Et les 50 autres ?Dans la mesure où il ne s’agit pas de galeries récentes inconnues, il y a beaucoup de travail décoratif qui s’intègrera bien dans un appartement nouvellement acquis, beaucoup d’œuvres “fortement inspirées à s’y méprendre” d’artistes à succès, du travail personnel, des images techniquement bien peintes mais peu inspirantes, etc. Cela n’empêche pas que vous pourriez y trouver une n-ième litho de Christo ou Alechinsky, mais en général c’est beaucoup de kitch. La chance d’y trouver une œuvre qui survivra à cette génération est aussi grande que de trouver un Matisse authentique aux puces (mais cela reste possible).

Voici les listes positives des meilleures et des bonnes galeries classées par ordre alphabétique. Ce n’est donc pas scientifique, mais on peut les voir comme une sorte d’ Appellation Controlée de galeries que je recommanderais sans hésitation à mes meilleurs amis et lecteurs.

Et pour tout mettre dans son vrai contexte,  et jeter un autre pavé dans la mare, voici une confession de Pablo Picasso en 1952 qui fait froid dans le dos :’Dans l’art, (…) les raffinés, les riches, les oisifs, les distillateurs de quintessence cherchent le nouveau, l’étranger, l’extravagant, le scandaleux. Et moi-même, depuis le cubisme et au-delà, j’ai contenté ces maîtres et ces critiques avec toutes les bizarreries changeantes qui me sont passées par la tête, et moins ils comprenaient plus ils admiraient (…). Mais quand je suis seul avec moi-même, je n’ai pas le courage de me considérer comme un artiste dans le sens grand et antique du mot (…). Je suis simplement un amuseur public qui a compris son temps et épuisé le mieux qu’il a pu la malignité, la cupidité de ses contemporains. C’est une amère confession que la mienne, plus douloureuse qu’elle ne peut sembler, mais elle a le mérite d’être sincère’