Une fois n’est pas coutume car exceptionnellement, je vais vous parler d’une galerie d’art contemporain, à savoir LMNO à la barre de laquelle on trouve un quatuor – Natacha Mottart, Christophe Veys, Olivier Legrain et Julie Gaillard – qui a eu la ‘lumineuse’ idée’ de s’installer dans les deux pavillons à l’entrée du Bois de la Cambre, conçus en 1835 par Auguste Payen, l’architecte de la ville.
À l’origine, il s’agissait de postes de garde et des bureaux de collecte des taxes d’octroi à la Porte de Namur. Lorsque cette taxe a été supprimée 25 ans plus tard, on les démonta et les reconstruisit à leur emplacement actuel, avec la volonté de délimiter architecturalement l’entrée du bois en plein réaménagement. Ils sont désormais classés monuments historiques depuis 1998.
Et aujourd’hui, après diverses affectations qui n’ont jamais duré très longtemps, la galerie LMNO a gagné l’appel d’offres de la ville pour une concession de 9 ans dont le but est de faire revivre ces bâtiments, tristement inoccupés depuis plusieurs années.
C’est à l’artiste français Adrien Lucca qu’est revenu l’honneur de l’exposition inaugurale dans le cadre d’une résidence d’artiste encourageant « une prise de conscience de l’interconnexion entre tous les êtres vivants en milieu urbain. » L’artiste et chercheur français, âgé d’une quarantaine d’années (qui vit et travaille à Bruxelles en tant que professeur en Arts Visuels à La Cambre) explore depuis des années les liens entre lumière, perception et science. Ici, il plonge les visiteurs dans l’environnement lumineux et chromatique d’un insecte nocturne, connu pour sa sensibilité exceptionnelle à la lumière et la couleur quand il fait nuit. Je vous laisse découvrir l’univers du Grand sphinx de la vigne alias Deilephila elpenor qui pose subtilement la question à travers le travail de Lucca, de savoir si l’on peut arriver à rendre/ peintre la vision animale ?
Enfin, au sous-sol, on découvre une installation sous forme d’expérience, dans laquelle des plantes grandissent à la lumière d’un clavier spectral visant « à nous montrer qu’au-delà de l’apparence des plantes et des fleurs que nous percevons d’habitude, existent des réalités virtuelles parallèles à la nôtre. »
Texte Virginie de Borchgrave
Photos Michel Mabille
Jusqu’au 28 juin 2025
LMNO
544, Avenue Louise
B- 1000 Bruxelles
Ouvert du mercredi au samedi de 11h à 18h
www.lmno.be