Balthasar Burkhard. Photographies 1969-2019
Le photographe et artiste suisse est à l’honneur des cimaises du Botanique sous l’égide d’un de ses plus fervents admirateurs, Grégory Thirion, qui à cette occasion a rajouté à sa casquette de directeur des expositions, celle de commissaire.
Ayant opté pour une mise en scène non chronologique, on découvre tous les grands thèmes de son œuvre, des nus aux animaux en passant par les paysages, les portraits et l’urbanisme. J’ai bien aimé la petite section tout au fond où l’on voit combien Balthasar Burkhard (1944-2010) fut témoin dans les années 60 de l’effervescence de la scène artistique internationale.
Ses portraits de Harald Szeemann, le directeur controversé de la Kunsthalle de Berne et l’un des acteurs de la nouvelle conception de l’art où naissent performances et installations éphémères en opposition à l’art traditionnel ; de Christian Boltansky et Annette Messager ; de l’extravagant James Lee Byars, Marcel Broodthaers et Josef Beuys, Gilbert & Georges, Richard Serra, Mario Merz, etc. Des artistes qui ont, certes, influencé sa photographie.
Il est vrai qu’on ne peut rester indifférent aux photos noir et blanc de Burkhard : « L’artiste prône le rapport direct entre le spectateur et la photographie et conçoit ses expositions telle une expérience physique pour le regardeur. Il reprend, en effet, des sujets traditionnels qu’il décontextualise par l’usage du gros plan et de la fragmentation. Un dialogue s’engage alors entre l’espace et l’œuvre ; l’architecture du lieu d’exposition influe sur les formats. Le visiteur est alors confronté à une nouvelle forme de photographie » pour reprendre les mots du dossier de presse.
C’est dans les années 80 qu’il devient célèbre : après un séjour comme professeur à Chicago, il revient en Suisse et a droit à deux grandes expositions à Bâle et à Berne. Ensuite, il voyage au Japon puis à Madrid, Londres, Naples, Mexico City, Chicago, Los Angeles, Tokyo et encore le désert namibien dont il saisit toute la complexité du relief et de la lumière. En 1997, il a droit à sa toute première rétrospective au Musée Rath de Genève. En Belgique, c’est à Laurent Busine, directeur du Mac’s que l’on doit sa renommée depuis 20 ans.
Tant ses impressionnantes photographies aériennes que ses paysages naturels, ses jambes nues qui deviennent des colonnes, ses fragments de corps sculptures, ses femmes, ses escargots, ses inventaires d’animaux ou encore ses ailes d’avion et d’oiseau nous font prendre conscience de la place unique que Baltasar Burkhard occupe dans la photographie.
Stephan De Broyer. Sources, photographies 2004-2018*
Un homme aussi grand que modeste, discret et peu disert qui se promène, caméra à l’épaule, depuis 15 ans, seul ou avec son fils dans la forêt Atla Atlantica au Brésil qui borde l’Atlantique près de Saõ Paulo. Il en rapporte des photos choisies où le vert, les branches, les feuilles, les plantes et la brume sont mises en valeur. De belles photos botaniques. Avec un parcours intéressant qui commence à l’Ecole de photographie Agnès Varda à Bruxelles et passe entre autres par les Rencontres d’Arles, le mois de la photo à Montréal et le View Magazine, il y a du pain sur la planche ! Notons qu’en parallèle au Botanique où des rencontres/discussions sont organisées avec des spécialistes, il expose à la A Galerie à Ixelles jusqu’au 28 décembre.
Deux expositions qui se complètent intelligemment.
Texte & Photos-montage Virginie de Borchgrave
Jusqu’au 02.02.2020
Le Botanique
236, Rue Royale
B-1210 Bruxelles
Tél. : +32 2 218 37 32
www.botanique.be