« Berlin 1912-1932 »
Texte & Photo-montage Virginie de Borchgrave
Très belle et intéressante exposition focalisée sur l’art politisé et les défis urbains entre 1912 et 1932, précisément les années folles de l’entre-deux-guerres de cette métropole moderne qui fascine toujours.
À travers 200 œuvres en provenance de 50 musées -dont les prestigieux Guggenheim de NY, Art Institute de Chicago, Tate Modern, Centre Georges Pompidoupour ne citer qu’eux-, institutions et collectionneurs privés nationaux et internationaux, les mouvements clés et les esprits créatifs de cette période en pleine ébullition ressurgissent et illustrent aussi les liens tissés entre le monde de l’art belge et allemand.
Peintures, sculptures, dessins, photographies et encore films d’artistes tels que Otto Dix, Raul Hausmann, Ernst Ludwig Kirchner, Alexander Rodchenko, etc., « nous emmèn(ent)dans un contexte fait de crises et d’utopies, de ravages et d’euphorie, et surtout d’un renouveau sans précédent”, commente Michel Draguet, directeur général des MRBAB, lors de la conférence de presse.
“C’est une période de foisonnement artistique à Berlin, où semblent ouverts tous les champs du possible”, renchérit la commissaire de l’exposition, Inga Rossi-Schrimpf ajoutant que “de nombreuses oeuvres expriment cependant un pressentiment flou, comme un présage mystérieux de ce que l’Histoire révélera par la suite.”
Quatre thèmes structurent clairement le propos : l’avant-garde urbaine et la guerre, la révolution et l’utopie, le mythe de Berlin et la crise.
Dans le désordre, en plus des magnifiques Paul Klee, Robert Delaunay, Wassily Kandinsky, Marc Chagall et le superbe Kasimir Malevich qui à eux seuls valent la visite, j’ai particulièrement apprécié la partie consacrée aux échanges entre la Belgique et l’Allemagne à travers la galerie berlinoise Herwarth Walden dont des toiles de Marthe Donas, Victor Servranckx et Pierre-Louis Flouquet témoignent magistralement. Une inspiration qui fut partagée de part et d’autre car la Belgique fut aussi source d’inspiration pour les artistes allemands à travers James Ensor ou « Neue Frau » de Jeanne Mammen, une artiste injustement inconnue chez nous représentant une femme libérée coiffée à la garçonne.
N’oubliez pas d’admirer aussi la sculpture « Erotique » de Rudolf Belling.
Durant toute la durée de l’exposition, des stages, performances, conférences, débats et visites-lectures sont organisés, notamment au sein du Cabaret-philo qui se veut “un endroit de rencontre et d’émulation artistique dans l’esprit des cabarets berlinois de l’entre-deux-guerres”.
L’occasion unique de découvrir un panorama saisissant d’une des époques les plus fascinantes de notre histoire.
Jusqu’au 27 janvier 201
Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique
3, Rue de la Régence
B-1000 Bruxelles
Tél. : +32 508 32 11
Ouvert du mardi au vendredi de 10h à 17h ; les weekends de 11h à 18h
https://www.fine-arts-museum.be/fr