J’avoue que j’ai rarement été aussi déçu d’une visite et ceci d’autant plus qu’il s’agit de la Maison Particulière que j’ai portée aux nues il y a quelques années. Lors de ses débuts la programmation était extraordinairement fertile et intéressante, mais elle a commencé à faiblir au cours des dernières expositions (changement d’équipe ?).
J’avoue que j’ai rarement été aussi déçu d’une visite et ceci d’autant plus qu’il s’agit de la Maison Particulière que j’ai portée aux nues il y a quelques années. Lors de ses débuts la programmation était extraordinairement fertile et intéressante, mais elle a commencé à faiblir au cours des dernières expositions (changement d’équipe ?). Par souci d’honnêteté intellectuelle je précise qu’il y des collègues qui ont bien aimé cette exposition, comme vous pourrez lire ici dans l’article de Guy Duplat dans la Libre.
La moitié de la surface murale est prise d’assaut par les œuvres d’Angelo Musco. J’ai difficile à utiliser l’épithète ‘œuvre’ pour ce Photoshop prétentieux, léché, propret, sans humour, sans âme, esthétisant à souhait … prêt pour la collection de certains parvenus qui malheureusement ‘ font ‘ le marché de l’art aujourd’hui. Bref, tout ce que je déteste : l’art pompier en 2016.
Cela m’a fait penser à un texte dans livre de Michaud ‘L’Art à l’état gazeux’ dont je vous livre l’extrait suivant : ‘L’art n’est plus la manifestation de l’esprit mais quelque chose comme l’ornement ou la parure de l’époque. De l’oeuvre autonome et organique, ayant sa vie propre, on est passé, pour parler comme Simmeli, au style, du style à l’ornement et l’ornement, à la parure. Un pas de plus, juste un pas, et il ne reste qu’un parfum, une atmosphère, un gaz : de l’air de Paris, dirait Duchamp. L’art se réfugie alors dans une expérience qui n’est plus celle d’objets entourés d’une aura mais d’une aura qui ne se rattache à rien ou quasiment rien. Cette aura, cette auréole, ce parfum, ce gaz, comme on voudra l’appeler, dit à travers la mode l’identité de l’époque.’
Dans cet environnement peu d’œuvres réussissent à trouver leur place. Même un beau Claudio Parmigiani ne parvient pas à établir le dialogue. Il y a un superbe Bouddha et je serais malhonnête si je ne ne mentionnais pas trois artistes : un sublime James Turell, un Michel François époustouflant (mais qu’on a déjà beaucoup vu) et un Fabrice Samyn touchant.
La communication de la M.P.
De où venons nous à où allons nous ? Du commencement à la fin, des origines à l’éternité, telle est la trame de l’accrochage From here to eternity.
Maison Particulière offre ainsi un parcours se déroulant sur ses 3 étages : des origines (from here, de là) en passant par le monde de l’entre deux (to, vers) au passage ultime (eternity, l’éternité).
La vie est un cycle : du début de l’existence à sa fin, et de sa fin à son début, les deux se rejoignant dans l’infini, avec cette incessante incertitude de l’avant et de l’après.
Angelo Musco, l’artiste invité, aborde inlassablement dans son œuvre ces cycles de l’existence : la naissance – thématique récurrente de son travail – l’origine (symbolisées par les racines, le monde aquatique) et le devenir (les ailes), les métamorphoses de l’être et de la nature (les branches, les arbres), le mystère, les abymes (l’eau encore, et les puits sans fond). Il questionne avant tout l’humain, et utilise ainsi la nudité comme palette à ses émotions.
Pour accompagner Angelo Musco dans son voyage, d’autres œuvres viennent à sa rencontre, dialoguent avec lui et plongent dans cet espace libre, sans commencement ni fin, en apesanteur.
L’existence est éphémère. Elle peut être réduite en cendre et ne laisser que des traces, des souvenirs de son passage, tels les papillons de Claudio Parmiggiani.
L’existence est précaire. Comme la porcelaine elle peut se briser si on n’y prend garde. Souvenons nous, « remember that we… », dit Rachel Kneebone, la vie c’est le vide, le néant, une angoisse.
est étrange, effrayante, elle donne le vertige comme le montre David Altmejd et son œuvre Le guide (2010): c’est l’éternité qui nous convoque.
L’existence est un entrelacs de connections, de relations, parfois dues au hasard, parfois volontaires, comme des fils, tissés et (é)tirés à l’image de l’œuvre de Chiaru Shiota.
L’existence c’est cette recherche de stabilité dans la fragilité, dans laquelle un moment, un seul élément peut détruire l’ensemble. L’œuvre de Michel François, Pièce détachée (2010), témoigne de cette essentielle fragilité humaine.
L’existence est un éternel recommencement symbolisée, dans l’œuvre de Charles Sandison, par le visage d’un nouveau né qui sans cesse se forme et se déforme, pour se reformer à nouveau.
L’existence enfin c’est se perdre dans l’espace, passer dans un autre monde, dans l’impalpable, entrer dans la lumière, … James Turell invite au voyage dans une installation qui marque la fin du parcours de From here to eternity.
Maison Particulière a souhaité interroger les artistes directement sur la question de l’éternité. Leurs témoignages sont retranscris dans les livres noirs de Maison Particulière. Des mots, en désordre, témoignent de leurs réponses : vertige, vide, légèreté, une autre dimension, les cavernes et les miroirs, le fini et l’infini, l’abîme, l’abandon, la perte … enfin ici et maintenant, peut être est-ce là l’éternité ?
Mais pour aborder une autre éternité, celle des œuvres qui ont traversé les siècles et sont parvenues jusqu’à nous, sont présentées dans cet accrochage quelques pièces d’antiquité chinoises généreusement prêtées et choisies par Mme Gisèle Croës, témoignant encore de la volonté de Maison Particulière à n’avoir aucune frontière, à multiplier les regards.
Car, comme l’exprime Jean-Baptiste Bernadet, en empruntant les mots de Marcel Proust : « Grâce à l’art, au lieu de voir un seul monde, le nôtre, nous le voyons se multiplier, et autant qu’il y a d’artistes originaux, autant nous avons de mondes à notre disposition, plus différents les uns des autres que ceux qui roulent dans l’infini, et qui bien des siècles après qu’est éteint le foyer dont ils émanaient, qu’il s’appelât Rembrandt ou Vermeer, nous envoient leur rayon spécial. »*
L’amour de l’art, c’est le prisme à travers lequel Maison Particulière propose de regarder le monde. L’amour de l’art, c’est la diversité des regards, des styles, des écoles, des époques, des tendances. L’amour de l’art, c’est embrasser tout, regarder tout, à travers « l’acuité de l’émotion, la puissance du songe. »**
Telle est la devise, s’il devait y en avoir une, de Maison Particulière.
* Marcel Proust, À la recherche du temps perdu VII, Le Temps retrouvé, Gallimard 1927.
** Roger Caillois, Babel, orgueil, confusion et ruine de la littérature,1948.
Infos Pratiques
Maison Particulière asbl –
Rue du Châtelain 49, 1050 Bruxelles –
+32 (0)2 649 81 78 –
info@maisonparticuliere.be –
Ouvert du mardi au dimanche, de 11h à 18h
10€
Ik moet bekennen dat ik zelden zo teleurgesteld was na een bezoek en dit des te meer in het ‘Maison Particulière ‘dat ik in de afgelopen jaren ten hemelprees. Bij de start was de programmatie buitengewoon interessant, maar het is beginnen af te kalven in de laatste tentoonstellingen ( verandering van personeel?).
De helft van de ruimte wordt in beslag genomen door de werken van Angelo Musco. Moeilijk om het epitheton ‘kunst’ te gebruiken voor deze pretentieuze esthetiserende Photoshop, mooi afgewerkt, zonder ziel noch humor… muurbedekking aan de lopende meter voor parvenu’s uit de financiën of voor de inkomsthal van een of ander grootbedrijf. Kortom, alles wat mij niet raakt, maar dat is persoonlijk. Het is de ‘ Art Pompier ‘ van 2016.
Dit deed me denken aan een tekst uit het boek van Michaud ‘L’Art à l’état gazeux’ . Ik laat de tekst in de originele versie: ‘L’art n’est plus la manifestation de l’esprit mais quelque chose comme l’ornement ou la parure de l’époque. De l’oeuvre autonome et organique, ayant sa vie propre, on est passé, pour parler comme Simmeli, au style, du style à l’ornement et l’ornement, à la parure. Un pas de plus, juste un pas, et il ne reste qu’un parfum, une atmosphère, un gaz : de l’air de Paris, dirait Duchamp. L’art se réfugie alors dans une expérience qui n’est plus celle d’objets entourés d’une aura mais d’une aura qui ne se rattache à rien ou quasiment rien. Cette aura, cette auréole, ce parfum, ce gaz, comme on voudra l’appeler, dit à travers la mode l’identité de l’époque.’
In deze omgeving was het moeilijk voor ander werken om om hun plaats te vinden. Drie kunstenaars moet ik toch in de verf zetten: een sublieme James Turell, een prachtige Michel François (maar we hebben het werk al veel gezien) en een ontroerende Fabrice Samyn.
De officiële mededeling
Van “Waar komen wij vandaan?” naar “Waar gaan wij naartoe?” Van het begin tot het einde, van de oorsprongen naar de eeuwigheid, dat is de rode draad van From here to eternity.
Daarom stelt Maison Particulière een parcours voor dat door de drie verdiepingen van het kunstencentrum loopt. Men vertrekt aan de oorsprongen (From here), loopt door de wereld tussenin (to) om uiteindelijk de eindfase te bereiken (eternity).
Het leven is een cyclus. Vanaf het begin van het bestaan tot het einde, en vanaf het einde weer naar het begin; deze twee zijn onlosmakelijk met elkaar verbonden en eeuwigdurend geconfronteerd met de onzekerheid over het hiervoor en het hiernamaals.
In zijn werk verkent de gast kunstenaar Angelo Musco juist deze levenscyclus: geboorte, oorsprong, evolutie en metamorfosen van de mens en de natuur zijn allemaal terugkerende thema’s in zijn praktijk. Hij stelt de mensheid in vraagt en gebruikt naakte lichamen als “palet” voor zijn fotomontages.
Naast Angelo Musco, zijn er andere kunstenaars wiens werken de thema’s van de tentoonstelling weerspiegelen.
Het bestaan is vluchtig. Het kan tot as worden teruggebracht, waardoor er slechts sporen en herinneringen achter blijven, net zoals de vlinders van Claudio Parmiggiani.
Het bestaan is instabiel. Het kan breken zoals porselein, als men niet voorzichtig is. “Remember that we…” zei Rachel Kneebone.
Het bestaan is vreemd en angstaanjagend, tot de duizeligheid toe, zoals het werk van David Altmejd, Le Guide (2010).
Het bestaan is een verstrengeling van connecties en relaties, soms aan het toeval te wijten, soms doelbewust, net als de geweven en gespannen draden van Chiaru Shiota.
Het bestaan is een zoektocht naar stabiliteit terwijl alles zo breekbaar lijkt, alsof het in één klap vernietigd kan worden. Pièce détachée(2010), het werk van Michel François, belichaamt dit idee van kwetsbaarheid.
Het bestaan is een eeuwig begin, zoals het werk van Charles Sandinson beduidt, waar het gezicht van een pasgeboren voortdurend wordt gevormd en vervormd.
Het bestaan is uiteindelijk zichzelf verliezen in de ruimte, in het licht, in het ongrijpbare. James Turell nodigt ons uit om dit te ervaren met de installatie die het parcours van From here to eternity afsluit.
Maison Particulière stelde de kunstenaars rechtstreeks de vraag wat de notie van eeuwigheid voor hen betekent. Hun antwoorden vindt men terug in de zwarte boeken die door het hele huis zijn verspreid met informatie over de tentoonstelling. Hier een paar woorden, in willekeurig volgorde, uit hun reacties: duizeligheid, leegte, lichtheid, een andere dimensie, grotten en spiegels, eindig en oneindig, kloof, verlating, verlies… Zou het kunnen dat het ‘hier en nu’ de echte eeuwigheid is?
Maar, om te beginnen aan een andere soort eeuwigheid – die van eeuwige werken die de jaren hebben overspannen tot vandaag – zijn er ook drie stukken uit de Chinese oudheid te zien, geselecteerd en gul uitgeleend door mevrouw Gisèle Croës.
Kunstenaar Jean-Baptiste Bernadet heeft het zo mooi uitgedrukt met woorden geleend van Marcel Proust: “Par l’art seulement, nous pouvons sortir de nous, savoir ce que voit un autre de cet univers qui n’est pas le même que le nôtre et dont les paysages nous seraient restés aussi inconnus que ceux qu’il peut y avoir dans la lune. Grâce à l’art, au lieu de voir un seul monde, le nôtre, nous le voyons se multiplier, et autant qu’il y a d’artistes originaux, autant nous avons de mondes à notre disposition, plus différents les uns des autres que ceux qui roulent dans l’infini, et qui bien des siècles après qu’est éteint le foyer dont ils émanaient, qu’il s’appelât Rembrandt ou Vermeer, nous envoient leur rayon spécial.”*
Liefde voor kunst is de manier die Maison Particulière voorstelt om de wereld te bekijken.
Liefde voor kunst is zichtbaar in de diversiteit aan visies, stijlen, scholen, tijdperken en trends.
Liefde voor kunst is alles omarmen, en zien met de “scherpte van gevoelens, kracht van dromen”.**
Alle variaties op dit thema tonen is het motto, als er één moet zijn, van Maison Particulière.
* Marcel Proust, À la recherche du temps perdu VII, Le Temps retrouvé, Gallimard 1927.
** Roger Caillois, Babel, orgueil, confusion et ruine de la littérature,1948.
Practisch
Kasteleinsstraat 49, 1050 Brussel –
+32 (0)2 649 81 78 – info@maisonparticuliere.be –
Open van dinsdag tot zondag, van 11u tot 18uDinsdag tot zondag
10€
Gratis voor de leden en studenten – 26 jaar
Personen met beperkte mobiliteit:Neem contact op met ons zodat
wij uw bezoek zo aangenaam mogelijk kunnen maken
Bereikbaarheid met openbaar vervoer:
Trein – Zuidstation
Tram – 93, 94 en 81 (Baljuw)
Metro – 2 en 6 (Louiza)
Bus – 54 (Baljuw)