Tota mulier in utero, l’aphorisme d’Hippocrate, décrit parfaitement la situation des femmes artistes au 19e siècle. Entre création et procréation, il fallait choisir. La création était pour les hommes, la procréation pour les femmes.
Edmond Picard (1924 – 1881), juriste et écrivain belge, est considéré comme le grand gourou des avant-gardes mais il est tout aussi misogyne. Socialiste de la première heure, avant même la création du parti ouvrier belge, il se prononce rapidement pour l’adoption du suffrage universel pur et simple et réclame

 

Texte John Liem

 

12-theo-van-rysselberghe-portrait-de-claire-demolder-1902-huile-sur-toile-97-x-104-cm-collection-priveeTota mulier in utero, l’aphorisme d’Hippocrate, décrit parfaitement la situation des femmes artistes au 19e siècle. Entre création et procréation, il fallait choisir. La création était pour les hommes, la procréation pour les femmes.

Edmond Picard (1924 – 1881), juriste et écrivain belge, est considéré comme le grand gourou des avant-gardes mais il est tout aussi misogyne. Socialiste de la première heure, avant même la création du parti ouvrier belge, il se prononce rapidement pour l’adoption du suffrage universel pur et simple et réclame “l’égalité dans le droit de suffrage”. Et pourtant, dans la revue de L’Art Moderne (nr. 38 de sept 1884) dont il est cofondateur, on peut lire :

Il est un art dans lequel la femme excelle : c’est celui des choses qui n’exigent ni pensée profonde, ni grand sentiment, ni large virtuosité. Des fleurs, des natures mortes, des objets élégants, des scènes de genre paisibles, des paysages doux, des portraits d’enfants, des animaux gentils, et ainsi de suite. Celles qui s’appliqueront, sérieusement et opiniâtrement à ces catégories, y réussiront pleinement, nous n’en doutons pas. Le tort de la plupart, c’est de vouloir en sortir, de prétendre traiter les sujets réservés aux mâles, avec les procédés, les allures des mâles. Alors apparaissent les œuvres que ces dames nous exhibent trop souvent et qui nous rendraient sévères pour elles si leur sourire, que nous voyons ou que nous supposons, ne nous désarmait pas toujours.

13-virginie-breton-dans-leau-s-d-huil-e-1821-x-1225-cm-musee-des-beaux-arts-anvers-inv-1310-kmska-www-lukasweb-be-art-in-flanders-vzw-photo-hugo-maertensIl est en peinture comme en politique des régions où vous serez malhabiles quoi que vous fassiez. Contentez-vous de votre parc réservé. Eh bien, pour les productions artistiques, c’est analogue. Prenez votre lot, et ne vous laissez pas entraîner à l’aveugle et vaniteuse sottise de vouloir prendre le nôtre.

Et de poursuivre : Pour les petites choses, suivons l’avis de nos épouses, de nos maîtresses, de nos amies. Pour les grandes, gardons-nous de les écouter.

Il est clair que, grâce au combat de ces peintresses, des femmes comme Berlinde De Bruyckere ou Marlene Dumas sont aujourd’hui des stars internationales, mais le sexisme n’a pour autant pas disparu, n’est-ce pas monsieur Trump.

Au travers des œuvres d’une quarantaine de peintresses (mot dénigrant et version péjorative de femmes peintres) provenant de musées et de collections privées, l’exposition souligne les difficultés que les femmes rencontrent pour être reconnues en tant qu’artistes.

Parmi ces « révolutionnaires » je retiens : l’impressionniste Jenny Montigny, élève d’Emile Claus et trop souvent oubliée parmi les peintres de Latem , Anna Boch, dont le postimpressionnisme est fort influencé par ses contacts fréquents avec Théo van Rysselberghe , la portraitiste Louise Hem, et Cécile Douard qui de manière fort réaliste peint la misère du Borinage.

Claire Duluc, fille de Rops et de Léontine Duluc avec qui il vivait à Paris, est un cas particulier de par son ascendance et de par son mariage avec le critique d’art Eugène Demolder. Fille de…et femme de…elle va profiter de la notoriété de son mari pour faire des illustrations.

Clairette fait de la peinture, elle est réellement douée, ce n’est pas banal du tout ce qu’elle brosse. Ce n’est pas féminin dans tous les cas. (Lettre de F. Rops à Léon Dommrtin, 1892)

En conclusion : une petite exposition qui vous permettra de découvrir des peintresses trop souvent oubliées ou même négligées. Et ce qui ne gâte rien, le musée Rops et sa collection permanente sont un argument supplémentaire pour faire la visite.

 

 

Que dit le musée

yvonne-serruysLes femmes ne peuvent peindre que des choses qui n’exigent ni pensée profonde, ni grand sentiment, ni large virtuosité. Des fleurs, des natures mortes, des objets élégants, des scènes de genre paisibles, des paysages doux, des portraits d’enfants, des animaux gentils », peut-on lire en 1884 dans un article consacré aux « Peintresses belges » de la revue d’avant-garde L’Art moderne. Malgré ces préjugés largement sexistes, les femmes artistes en Belgique au XIXe siècle sont pourtant nombreuses et audacieuses. Certaines bénéficient d’une réelle reconnaissance via des expositions et des commandes, mais très peu d’entre elles sont passées à la postérité.

L’exposition présentée au musée Félicien Rops tente de rendre à ces « peintresses » l’hommage qu’elles méritent.

 

Infos pratiques

Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18 h
Nocturne (jusqu’à 20h), tous les premiers jeudis du mois
Fermé les 24, 25, 31 décembre et 1er janvier

 

Billet combiné : 5€/2,50€ (réduction)/ 1,50€ (groupe scolaire)
Moins de 12 ans, art. 27, 1er dimanche du mois : gratuit
Visite guidée : 1h, 40€ + entrée à l’exposition (25 personnes max.)
Réservation visites guidées : 081/77 67 55

 

Tota mulier in utero, het aforisme van Hippocrates, beschrijft perfect de situatie van vrouwelijke kunstenaars in de 19e eeuw. Er moet gekozen worden tussen creativiteit en voortplanting; het eerste werd voorbehouden voor de mannen, het tweede voor de vrouwen.

Edmond Picard (1924-1881), Belgische advocaat en schrijver is de grote goeroe van de avant-garde, maar is net zo vrouwonvriendelijk. Socialist van het eerste uur, nog voor de oprichting van de Belgische werkliedenpartij, spreekt hij zich uit voor het algemeen kiesrecht en eist hij gelijkheid in het kiesrecht. Maar in het weekblad L’Art Moderne (nr. 38 van sept 1884) waarvan hij medeoprichter is, kunnen we het volgende lezen:

ketty-hoppeIl est un art dans lequel la femme excelle : c’est celui des choses qui n’exigent ni pensée profonde, ni grand sentiment, ni large virtuosité. Des fleurs, des natures mortes, des objets élégants, des scènes de genre paisibles, des paysages doux, des portraits d’enfants, des animaux gentils, et ainsi de suite. Celles qui s’appliqueront, sérieusement et opiniâtrement à ces catégories, y réussiront pleinement, nous n’en doutons pas. Le tort de la plupart, c’est de vouloir en sortir, de prétendre traiter les sujets réservés aux mâles, avec les procédés, les allures des mâles. Alors apparaissent les œuvres que ces dames nous exhibent trop souvent et qui nous rendraient sévères pour elles si leur sourire, que nous voyons ou que nous supposons, ne nous désarmait pas toujours.

Il est en peinture comme en politique des régions où vous serez malhabiles quoi que vous fassiez. Contentez-vous de votre parc réservé. Eh bien, pour les productions artistiques, c’est analogue. Prenez votre lot, et ne vous laissez pas entraîner à l’aveugle et vaniteuse sottise de vouloir prendre le nôtre.

En vervolgens : Pour les petites choses, suivons l’avis de nos épouses, de nos maîtresses, de nos amies. Pour les grandes, gardons-nous de les écouter.

Het is evident dat, dankzij de strijd van deze peintresses, vrouwen als Berlinde De Bruyckere of Marlene Dumas vandaag internationale sterren zijn, maar seksisme is daarom niet verdwenen, niet -waar mr. Trump.

Met de werken van 40 peintresses (minachtend en pejoratief voor vrouwelijke kunstschilders) uit musea en particuliere collecties, belicht de tentoonstelling de moeilijkheden waarmee vrouwen worden geconfronteerd om erkend te worden als kunstenaars.

Van deze revolutionairen onthoud ik: de impressioniste Jenny Montigny, leerlinge van Emile Claus en vaak vergeten onder de schilders van Latem, Anna Boch, wiens post-impressionisme zeer beïnvloed is door haar veelvuldige contacten met Theo van Rysselberghe, de portrettiste Louise Hem en Cécile Douard die de ellende van de Borinage heel realistisch heeft geschilderd.

Claire Duluc, dochter Léontine Duluc en Rops met wie hij in Parijs woonde, is een geval apart vanwege haar afstamming en door haar huwelijk met de kunstcriticus Eugène Demolder.

Dochter van… en echtgenote van…deze bekendheid zal ze gebruiken om illustraties te maken.

Clairette fait de la peinture, elle est réellement douée, ce n’est pas banal du tout ce qu’elle brosse. Ce n’est pas féminin dans tous les cas. (Lettre de F. Rops à Léon Dommrtin, 1892)

6-jenny-montigny-la-rec-reation-a-lecole-de-deurle-s-d-huile-51-x-67-cm-collection-privee bij mekaar, een kleine tentoonstelling die u “peintresses” laat ontdekken die al te dikwijls worden vergeten of zelfs verwaarloosd. En, zeker niet onbelangrijk, het Rops museum met zijn permanente collectie, zijn een bijkomend argument voor een bezoek .

 

Wat schrijft het museum

Vrouwen kunnen slechts dingen schilderen die geen diepgaande gedachten noch sterke gevoelens of grote virtuositeit vergen. Bloemen, stillevens, elegante voorwerpen, vredige genretaferelen, zachte landschappen, kinderportretten, vriendelijke dieren”, staat te lezen in 1884 in een artikel gewijd aan “Belgische schilderessen” in het avant-garde tijdschrift L’Art moderne. Ondanks deze ronduit seksistische vooroordelen telt België in de 19e eeuw heel wat dappere kunstenaressen. Sommigen genieten echt erkenning via tentoonstellingen en bestellingen, maar heel weinig onder hen leven voort in de herinnering. De tentoonstelling die het Félicien Rops museum voorstelt, tracht aan deze “schilderessen” het eerbetoon te brengen dat ze verdienen.

 

Praktische informatie

Open van dinsdag tot zondag van 10u tot 18u
Nocturne (tot 20u), elke 1e donderdag van de maand
Gesloten op 24, 25, 31 december en op 1 januari

 

Combiticket: 5€/2,50€ (korting)/1,50€ (schoolgroepen)
Gratis: jonger dan 12 jaar, Artikel 27 en elke 1e zondag van de maand
Rondleiding: 1u, 40€ + toegang tot de tentoonstelling (max. 25
personen)