Garry Winogrand – Women are beautiful
Et si on profitait de la Journée de la Femme ce dimanche 8 mars pour aller à Charleroi rendre hommage à toutes les femmes belles et moins belles sans lesquelles la planète serait tellement moins charmante??
Après la magnifique exposition consacrée au photographe américain au Jeu de Paume à Paris en 2014, Xavier Canone a choisi de mettre la femme à l’honneur à travers les clichés que Garry Winogrand (Bronx, NY 1928-1984) a pris en flânant dans les rues new-yorkaises.
Après la magnifique exposition consacrée au photographe américain au Jeu de Paume à Paris en 2014, Xavier Canone a choisi de mettre la femme à l’honneur à travers les clichés que Garry Winogrand (Bronx, NY 1928-1984) a pris en flânant dans les rues new-yorkaises.
Sous l’influence e.a. de Walker Evans et Robert Frank par son approche photographique à la fois documentaire et esthétique, il immortalise la femme dans sa spontanéité, son naturel, sa fraîcheur et sa beauté quotidienne. Passionné par son sujet qu’il traite avec beaucoup de respect et d’admiration -cela se sent dans chaque cliché- il met en valeur sa sensualité à travers un vêtement qui révèle toutes ses formes et surtout ses seins omniprésents sous les chandails, robes, tops, maillots et autres matières suggestives.
Bourgeoise, hippie, sportive, activiste, tant américaine qu’étrangère, il révèle la femme sous toutes ses facettes dans la rue, à la plage, en soirée, dans un bar, en pleine manifestation, etc. C’est ici que le thème traité prend toute sa dimension documentaire.
Rappelons que le titre de l’exposition “Women are beautiful” est tiré de l’un des 4 livres publiés en 1975 du vivant du photographe, témoin d’une période capitale de l’histoire de la femme dans la société américaine.
Et terminons avec les mots de Garry Winogrand lui-même : “Je photographie tout le temps ce qui m’intéresse. Je vis avec des images pour voir à quoi cela ressemble une fois photographié. La photographie doit être plus intéressante ou plus belle que ce qui est photographié.”
Et si Garry Winogrand était un artiste qui aimait les femmes certes, mais surtout les magnifiait?
Note de Julien Libert, attaché scientifique du Musée: “Garry Winogrand travaille au grand angle (35mm) qu’il règle en hyperfocale (réglage de l’objectif afin d’obtenir la plus grande profondeur de champ et donc de netteté) qui le libère du fastidieux travail de mise au point sur son appareil télémétrique. Il photographie dans une dynamique “point & shoot” qui lui permet de saisir, au propre comme au figuré, son sujet avec toute l’ironie, la surprise, l’humour, le mystère que révèle la rue qu’il traverse…”
L’annonce du musée:
Garry Winogrand déambule dans les rues de New York aux aguets et n’a de cesse de déclencher furtivement afin de capturer l’essence de la rue. Influencé par Walker Evans et Robert Frank, Garry Winogrand les rejoint dans la double approche photographique : documentaire et esthétique. Il partage ainsi leur double conception du photographe comme producteur de documents, témoins d’une époque inscrite dans une temporalité, et celle d’un créateur d’un objet atemporel apprécié pour ses qualités esthétiques intrinsèques.
Dans le domaine de la photographie, l’ouvrage «Women are beautiful» est sans précédent. Bien sûr, la femme inspire les artistes depuis toujours mais on dépasse ici la simple inspiration pour s’immiscer dans un travail construit avec comme personnage central la femme dans sa beauté quotidienne. Il n’y a ici ni idéalisation, ni matérialisation avec Winogrand. La femme s’affiche au naturel et sans fard.
On pourrait, à première vue, être interpellé par l’aspect documentaire de ces images, la tentation est même grande de crier à la banalité. Or, il n’en est jamais question : en parcourant l’ensemble des photographies, on sent la passion d’un homme pour son sujet. Dans chacune d’elles, la sensualité du corps féminin s’expose discrètement : des courbes que des vêtements ont peine à cacher, un visage angélique encadré par de longs cheveux ondulés, des seins sous un simple débardeur, un décolleté, un corps nu dans un lac, un sourire, un regard… Garry Winogrand nous propose de regarder chacune de ces femmes avec ce regard neuf que le médium photographique apporte de façon intrinsèque.
Comme dans les autres sujets qu’il traite, il élabore une radioscopie complète de la femme : bourgeoise, hippie, américaine, étrangère, activiste, sportive qu’il photographie en rue, à la plage, en soirée, dans les bars. «Women are beautiful» est un prisme au travers duquel la femme apparaît multiple, riche et belle dans sa pure expression quotidienne, et non fantasmée par le nu ou le studio. La banalité du quotidien doit amplifier la beauté que chacune met en avant. Il affirme l’éclat de la femme mais reste un homme de son époque et n’oublie pas l’importance documentaire de son propos. Il témoigne ainsi de l’investissement des femmes dans les diverses manifestations de contestation qui émaillent la fin des années 60.
«Women are beautiful» est l’un des quatre seuls ouvrages publiés du vivant du photographe américain. Il constitue également un véritable document historique. Dans cette perspective, la présentation des images de Garry Winogrand au Musée de la Photographie à Charleroi est une chance unique de pouvoir appréhender le travail d’un des plus grands photographes américains à travers son exposition mythique mais aussi d’approcher des documents révélateurs d’une période capitale pour la femme et la société américaine.
Garry Winogrand (1928-1984) est né dans une famille ouvrière juive du Bronx à New York. En 1948, il commence des études de peinture et de photographie à la Colombia University, suivies d’un cursus en photojournalisme en 1951 à la New School for Social Research où il aura comme professeur Alexey Brodovitch. Il prend rapidement connaissance du travail de Walker Evans et s’en inspire quand il commence à photographier peu après d’abord de manière commerciale puis pour ses projets personnels. En 1955, deux de ses photographies apparaissent dans le grand projet de Steichen The Family of Man présenté au MoMA où il y exposera de nouveau en 1963 et en 1967 avec notamment Lee Friedlander, Diane Arbus et Duane Michals. Cette dernière exposition fait suite à l’obtention d’une bourse par la Guggenheim Fellowship qui lui permettra de parcourir les Etats-Unis. Durant les années 1970, il enseignera la photographie à la Illinois Institute of Technology et à la University of Austin. Il ne publiera que quatre ouvrages de son vivant : Animals (1969), Women are Beautiful (1975), Public Relations (1977) et Stock Photographs: The Fort Worth Fat Stock Show and Rodeo (1980). Il meurt prématurément en 1984 d’un cancer.
Infos pratiques
Jusqu’au 17 mai 2015
Musée de la Photographie
11, Avenue Paul Pastur
B-6032 Charleroi
Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h
Fermé le lundi
Entrée: 7€ adultes, 5€ senors, 4€ jeunes
Garry Winogrand
WOMEN ARE BEAUTIFUL
13.12.14 > 17.05.15
Gary Winogrand wandelt rond in de straten van New York, staat op de uitkijk en rust niet voordat hij tersluiks kan afdrukken teneinde de essentie van de straat vast te leggen. Beïnvloed door Walker Evans en Robert Frank, voegt Garry Winogrand zich bij hen in de tweeledige fotografische benadering : documentair en esthetisch. Hij deelt zo hun tweevoudige opvatting van de fotograaf als producent van documenten, getuige van een tijdperk binnen een tijdelijk kader, en schepper van een tijdloos object, geapprecieerd omwille van zijn intrinsieke esthetische kwaliteiten.
Het boek “Women are beautiful” is binnen het domein van de fotografie zonder voorgaande. Uiteraard inspireert de vrouw sinds altijd al kunstenaars, maar hier overstijgt men de simpele inspiratie om zich in te laten met een geconstrueerd werkstuk met als centraal personage de vrouw in haar alledaagse schoonheid. Bij Winogrand geen sprake van idealisering noch van concretisering. De vrouw toont zich natuurlijk en ongekunsteld.
Op het eerste gezicht zou men kunnen aangesproken worden door het documentaire aspect van deze beelden, de verleiding is zelfs groot zich luidkeels te beklagen over hun banaliteit. Welnu, daar is nooit sprake van : wanneer men het geheel van de foto’s doorloopt voelt men de passie van een man voor zijn onderwerp. In elke foto vertoont de sensualiteit van het vrouwelijk lichaam zich discreet : rondingen die kleren met moeite kunnen verbergen, een engelachtig gezicht omkaderd door lang golvend haar, borsten onder een eenvoudige debardeur, een decolleté, een naakt lichaam in een meer, een glimlach, een blik… Garry Winogrand stelt ons voor naar elk van die vrouwen te kijken met die nieuwe blik die het medium fotografie op een intrinsieke manier mogelijk maakt.
Zoals bij zijn andere onderwerpen werkt hij een complete radioscopie uit van de vrouw : burgerlijk, hippie, Amerikaanse, buitenlandse, activiste, sportieve, die hij op straat fotografeert, op het strand, tijdens het avondfeest, in de bars. “Woman are beautiful” functioneert als een prisma waardoorheen de vrouw meervoudig te voorschijn komt, rijk en mooi in haar pure alledaagse expressie en niet als een droombeeld dank zij het naakt of de studio. De banaliteit van het alledaagse moet de schoonheid die elk van hen naar voren brengt versterken. Hij bevestigt de pracht van de vrouw maar blijft een man van zijn tijd en vergeet niet het documentaire belang van zijn opzet. Hij getuigt eveneens van het investeren van de vrouwen in de diverse protestmanifestaties waarvan het einde van de jaren zestig rijkelijk voorzien is.
Tijdens het leven van deze Amerikaanse fotograaf werden slechts vier werken gepubliceerd waarvan “Women are beautiful” er een is. Het is tevens een waarachtig historisch document. In dat perspectief biedt de presentatie van de beelden van Garry Winogrand in het Musée de la Photographie van Charleroi een unieke kans om het werk van een van de grootste Amerikaanse fotografen te kunnen doorgronden via zijn mythische tentoonstelling. Maar tevens ook in contact te komen met veelzeggende documenten uit een van de belangrijkste periodes voor de vrouw en de Amerikaanse maatschappij.
Garry Winogrand (1928-1984) is in New York geboren in een joodse werkliedenfamilie uit de Bronx. In 1948 vat hij aan de Columbia University de studies schilderkunst en fotografie aan. Hierna volgt in 1951 een cursus fotojournalistiek een de New School for Social Research waar hij als docent Alexey Brodovitch heeft. Hij maakt snel kennis met het werk van Walker Evans dat zijn inspiratiebron vormt wanneer hij weinig later begint te fotograferen, eerst op commerciële basis en later met persoonlijke projecten. In 1955 worden twee van zijn foto’s opgenomen in het grote project van Steichen The Family of Man in het MoMA, waar hij opnieuw zal tentoonstellen in 1963 en in 1967 met meer bepaald Lee Friedlander, Diane Arbus en Duane Michals. Als gevolg van die laatste tentoonstelling ontvangt hij een beurs van het Guggenheim Fellowship die hem de mogelijkheid verschaft de Verenigde Staten te doorkruisen. Gedurende de jaren 1970 doceert hij fotografie aan het Illinois Institute of Technology en een de University of Austin. Tijdens zijn leven zal hij slechts vier werken publiceren : Animals (1969), Women are beautiful (1975), Public Relations (1977) en StockPhotographs : The Fort Worth Fat Stock Show and Rodeo (1980). In 1984 overlijdt hij vroegtijdig aan kanker.
Jusqu’au 17 mai 2015
Musée de la Photographie
11, Avenue Paul Pastur
B-6032 Charleroi
Dinsdag-Zondag : 10-18
7€