Commentaire de Virginie
❤️❤️❤️❤️
L’artiste plasticien belge (1969, habite et travaille à Anderlecht) nous propose une balade tout à fait particulière dans un paysage abandonné et mystérieux, où ses personnages et ses sculptures monochromes grises, figées dans le temps semblent recouvertes d’une fine couche de cendres.
Un travail qui invite dans un premier temps à arrêter le temps, à le contempler pour ensuite l’écouter et apprécier la poésie du quotidien d’où surgissent une certaine beauté empreinte d’une tout aussi certaine dose d’émotion. On connaît sa démarche depuis une vingtaine d’années. N’empêche que retrouver ici cet univers nous procure autant de plaisir que de curiosité, car derrière cette beauté aussi implacable que son gris est hermétique, Hans op De Beeck crée une atmosphère sombre voire énigmatique… annonciatrice d’une perturbation imminente ?
Les expressions tranquilles des personnages aux yeux fermés, les natures mortes, les objets, les animaux, l’architecture des constructions nous incitent à regarder au-delà de l’apparence, d’explorer notre subconscient où l’artiste aimerait que l’on y retrouve un certain réconfort.
En nous immergeant dans son univers, entre la familier et l’inconnu, Hans op De Beeck nous convie à un voyage hors du commun :
Confrontée au silence qui envahit les visiteurs qu’on entend à peine chuchoter pendant leur visite, j’ai aimé ce que l’artiste écrit dans le petit livre explicatif :
« L’atmosphère qui entoure une sculpture et plonge un espace est le moyen de nous amener à un état d’esprit, à une expérience et à un questionnement. La simulation – l’imitation littérale et colorée du monde tel qu’il est – ne m’intéresse pas en tant que créateur. Ce que j’essaie de faire, c’est d’évoquer : générer une ambiance équilibrée en interprétant tout dans la forme, la couleur et la matière. J’essaie de créer une fiction visuelle feutrée, qui montre discrètement ce qu’il y a entre les lignes et sous la surface de la réalité. »
J’ai été séduite par entre autres :
- les petites fleurs roses du Blossom Tree (2019), dans la droite ligne des peintures japonaises traditionnelles et des jardins du bouddhisme zen
- L’apparence pétrifiée du Seascape (2022), une œuvre magistrale entre toutes
- le Roe Deer (2018) des contes de fée surpris par notre présence
- la nature morte Vanitas XL (2021) pour rappeler la fragilité et la vanité de toute existence humaine
- la Sleeping Girl (2017), à la fois touchante et vulnérable représentée dans le monde du sommeil et des rêves, entre absence et présence
- Lauren (2016), l’une des rares représentations de ses enfants, symbole de l’enfance de l’artiste où il jouait au fil, ce jeu universel auquel on s’est tous livré, etc.
sans même vous parler encore des impressionnantes installations « The Boatman » (2020) et « The Settlement » (2016), du carrousel « Danse Macabre » (2021) déjà vu auparavant et, du film « Staging Silence » (2019) dans lequel, pendant 45’, deux paires de mains anonymes construisent et déconstruisent des intérieurs et des paysages fictionnels, au risque de vous en dire trop…
Bref, courez ‘vivre’ cette expérience artistique immersive de (très) haut vol.
Texte Virginie de Borchgrave
Photos Michel Mabille
Jusqu’au 17 août 2025
Pierre’s commentaar
❤️❤️
Voor een keer, in al die jaren, heb ik een andere mening dan Virginie over deze tentoonstelling. Toen ik een twintigtal jaren geleden de eerste werkjes van Hans Op de Beeck zag, was ik meteen verkocht. Het waren kijkkastjes met kleine enscenringen, gemaakt met allerlei alledaagse materialen. Het deed mij onmiddellijk denken aan de poëtische magie van de filmpjes van Meliès.
Ik bleef enthousiast toen ik later zijn eerste grote installatie Sea of Tranquility zag, en was onder de indruk van zijn kunst als storyteller. Later toonde hij zijn indrukwekkende talenten als tekenaar in het Botanique.
Daarna kwam de “alles grijs” periode, absoluut geniaal als concept en als je het voor de eerste keer ziet. Maar met het eindeloos herhalen is het andere koek, met deze moraliserende tentoonstelling als apotheose. Een tiental zalen, gedompeld in duisternis, met alleen maar grijze werken. Technisch hoogstaand, creatief fantastisch …maar meer dan een tikkeltje pedant. We zijn eindelijk af van de dorpspastoors en andere moraalridders, en nu komen kunstenaars onze bezingingen dicteren. Alsof de sculpturen vol vanitas- en melancholiesymboliek nog niet duidelijk genoeg waren, nodigt de kunstenaar ons via het bezoekersboekje uit hoe je moet kijken en na te denken over bepaalde thema’s.
Ik moet wel bekennen dat ik waarschijnlijk de enige knorrepot-bezoeker was. De tentoonstelling lijkt een enormepubliekstrekker te worden, en ik zag het publiek ingetogen genieten van een soort making-of film in de laatste zaal, op een gigantisch scherm, met dezelfde thema’s als zijn eerste werken van een kwart eeuw geleden, toen nog op kleine televisie schermpjes. U kunt natuurlijk zelf gaan kijken om uw eigen mening te vormen, maar als u weinig tijd heeft, ga dan liever naar het nabije FOMU: daar zijn een aantal spannende tentoonstellingen, met onder meer fantastisch werk van Lee Miller.
Tot 17/8 2025