Jean Jullien (1983) est, je pense, l’un des ‘jeunes’ artistes les plus intéressants de sa génération. Après Séoul l’année dernière, le voilà racontant son épopée familiale, personnelle, intimiste sur les murs du MiMa aujourd’hui… pour notre plus grand bonheur ! 

Peintre, photographe, vidéaste, auteur de livres, affichiste, créateur de vêtements et d’installation in situ comme ici, l’homme qui joue sur tous les fronts nous emmène dans son monde, dans le sillage de son million de followers sur Instagram, un compte ouvert il y a plus de 10 ans. Bref un monde aussi réel, construit et sincère que virtuel et connecté. Sous l’appellation ‘Studiolo’, « ce cabinet d’étude voué à la réflexion intellectuelle et orné des sujets de prédilection chers au maître des lieux », Jean Jullien couvre le MiMa de commentaires illustrés qui animent et conversent avec les œuvres. 

Des œuvres peintes avec le talent des plus grands comme Alice Neel pour ne citer qu’elle. 

J’aime aussi la place laissée par l’artiste, à sa mère et à son père qui ont suscité et nourri une démarche intellectuelle sur l’habitat pour la première et la place de la nature dans l’espace urbain pour le second, une source d’inspiration qui lui fut essentielle et un héritage qu’il transmet déjà à ses enfants. 

Bref, un travail aussi sensible qu’exceptionnel, à taille humaine dans la veine d’un Sempé ou plus proche encore d’une Marjane Satrapi et d’un Riad Sattouf qui remplit notre cœur de joie, celle du quotidien, des petits détails de la vie qu’il suffit d’ouvrir les yeux pour voir. 

Avec le talent d’un artiste comme Jullien, c’est un pur régal.

Texte & Photos Virginie de Borchgrave

Jusqu’au 31 décembre 2023

www.mimamuseum.eu