Mode d’emploi de la grand-messe de l’art contemporain de la Sérénissime 

Un reportage de Virginie de Borchgrave

« Le devin est comme un artiste dont le mission est de prévenir, d’envoyer des signaux et des messages en avance sur la marche du monde » Mouna Rebeiz, artiste libano-canadienne 

S’il y a cinq mois que la plus vieille foire d’art (et la plus réputée) a ouvert ses portes, il vous reste encore trois mois pour organiser un long week-end d’escapade arty de (très) haut vol.

Annonçons d’emblée la couleur : la 59e Biennale est essentiellement féminine (80 % d’artistes sont des femmes !) Cecilia Alemani, la commissaire générale a voulu lui donner cette orientation-là, trop souvent reléguée dans l’histoire de l’art au profit de la gent masculine. Sous le titre « The Milk of Dreams », le pavillon central des Giardini et l’Arsenale leur rendent hommage et la démarche est aussi inédite qu’intéressante. Simone Leigh, l’artiste américaine phare de cette édition – qualifiée déjà d’historique tant la qualité est de mise – achèvera de vous démontrer la capacité de l’art à remettre les choses en question.  

Voici un bref mode d’emploi pour mettre votre séjour à profit : 

1er jour – Les Giardini où sont disséminés les pavillons nationaux des pays à l’origine de la Biennale. Une journée suffit pour les parcourir. 

Mes préférés cette année sont les pavillons américain****/ hongrois ***/ belge**/ brésilien*/ polonais**/ vénitien***/ serbe***/ finlandais*/ vénézuélien*/ uruguayen*

2e jour – L’Arsenale, un immense bâtiment, long comme un jour sans fin où j’ai découvert des artistes comme Gabriel Chayne**/ Felipe Baeza**/ Pinaree Sanpitak***/ Tau Levis**/ Violeta Parra** 

3e jour – En-dehors des lieux propres à la Biennale, des pavillons s’installent par ci par là dans la petite maison d’une ruelle tranquille comme l’arménien* et le népalais*, dans une grande église comme l’ukrainien*** ou encore dans un entrepôt à Zattere comme l’ivoirien**. 

Partez le nez au vent, les yeux aux aguets à leur découverte qui passe évidemment par celle de la ville en-dehors des sentiers battus. Un régal. 

4e jour – La Biennale OFF ou les événements collatéraux qui profitent de la Biennale : 

Palazzo Grassi Marlène Dumas ****/ Galleria dell’Academia Anish Kapoor****/ Palazzo Cavanis Claire Tabouret **/ Punta della Dogana Bruce Nauman (sans commentaire) et enfin, le feu d’artifice pour la fin, l’installation picturale d’Anselm Kieffer***** au Palazzo Ducale autrement dit le Palais des Doges. Un événement qui vaut certainement à lui seul le voyage !

Et encore, quelques bonus pour les insatiables : 

– “Lucio Fontana / Antony Gormley” Negozio Olivetti 101, Piazza San Marco

– “Ha Chong-Hyung” Palazzetto Tito – Fondazione Bevilacqua La Masa 2826, Dorsodura

– Ca’ Rezzonico Un palais du settecento veneziano avec e.a. une collection de Pietro Longhi, un peintre vénitien de la bourgeoisie commerçante vénitienne d’un talent exceptionnel 3136, Dorsoduro (en face du Palazzo Grassi) découvert en allant voir l’exposition Ai Wei Wei annoncée dans le programme et… annulée. 

Et enfin, ce que je n’ai pas eu le temps de faire :

  • « Katharina Grosse – Apollo, Apollo » Espace Louis-Vuitton Venezia
  • « Nicolas BourriaudPlanet B Climate Change and the new sublime » Palazzo Bollani 
  • « Mouna Rebeiz. The Soothsayer » Chiesa San Giorgio, Pavillon de San Marino (entre l’Accademia et la Fondation Guggenheim) 

Jusqu’au 27 novembre 2022

www.labiennale.org