Après avoir lu le texte ‘ anonyme ‘ ci-dessous, je me suis décidé d’aller voir cette merveille de ‘Musée de l’Histoire Européenne’ de plus près. Elle a couté la bagatelle de 55 millions et les frais de fonctionnement ne doivent pas être tristes non plus. J’y reviens. Autant savoir ou vont nos impôts .
C’est encore ‘ plus pire ‘ que le texte que j’avais découvert et publié! Comme bon citoyen conscient de l’environnement je m’y suis rendu à vélo. Je cherchais à le garer quand un sbire m’apostrophe en franco-croate ‘ mezzieu, interdit votre vélo ici, zone zekurisée’ . C’était ma première expérience linguistique du musée dont le personnel est comme il se doit tout sauf local.Pas de brusseleer donc.
Ensuite fouille méticuleuse. J’étais encore dans la position inconfortable d’essayer de remettre la ceinture de mon pantalon, que j’étais à nouveau invité par une charmante jeune hôtesse à chercher une tablette au premier étage après m’être re-deshalillé au vestiaire . Les processus de fouille, garde et d’accueil comptaient déjà pour 7 emplois. A l’accueil des tablettes ils étaient 5 à se tourner lers pouces: le compteur était donc déjà sur 12. Par la suite j’estime encore une vingtaine de gardes dans les salles et encore quelques uns à la cafétaria et le shop! En gros: une quarantaine d’emplois ‘ visibles ‘.J’ai compté trois visiteurs pendant ma visite.
Du personnel de salle , il en faut: on a tellement misé sur la technologie que personne n’y comprend rien. Ce n’est pas moi qui le dit, mais les préposés. En principe votre tablette suit vos mouvements et sait donc devant quoi vous vous trouvez…en théorie. En pratique vous êtes continuellement perdu, trop près, trop loin, vous avez appuyé sur le mauvais bouton, devez retourner en arrière, repositionner l’engin… Donc, vive les cartels à l’ancienne, quoique c’est compliqué en 25 langues .
La scénographie est à couper le souffle, mais comme dit le sage ‘ trop est teveel’. La mise en scène tapageuse empêche de se concentrer sur les pièces vraiment intéressantes. De plus, vous ne pouvez pas les photographier : lire le texte ci-dessous. Verboten!
Et pour l’essentiel: suis je devenu un meilleur Européen après la visite? Peut-être: c’est un bon rappel des horreurs d’une Europe non unifiée: totalitarisme, dictatures, horreurs des deux guerres, nationalismes étriqués… et même si on n’avance pas aussi vite qu’on le voudrait, avoir un espace d’échanges commerciaux et culturels et surtout de paix pendant un demi siècle , c’est quand-même une belle réalisation!
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J’ai trouvé ce texte décoiffant sur le web . L’auteur est anonyme . J’imagine un ermite amateur du dark net.
Je me suis permis de reproduire intégralement son texte pour votre bon plaisir.
Musée de l’Histoire Européenne : recommandations pour une visite fructueuse.
Plus de 55 ans : commencer par le dernier étage pour profiter de la gravité en descendant le superbe escalier central
Entre 10 et 16 ans : commencer par le sous- sol car il est bourré d’installations amusantes et parfois très physiques pour calmer l’énergie des adolescents
Dans tous les cas ne pas négliger, à peu près au milieu du parcours, l’étage consacré aux conflits modernes là où derrière une vitre, le portrait d’un Staline souriant vous invite à faire un tour de piste dans de superbes reconstitutions multimédia des charmes et massacres de nos guerres passées.
Je n’avais pas pris l’audio guide car je préférais m’occuper les mains avec mon appareil photo. Mais même avec une compréhension nulle de la langue Serbo Croate, chacun pourra bien apprécier ce qui s’est passé à Sarajevo et autres lieux emblématiques.
Problème récurent : le Musée applique une politique étrange visant à empêcher de faire de ‘ bonnes photos ‘. Dommage parce qu’il y a des œuvres d’art et des documents qui dans le contexte vont vous laisser la bouche ouverte.
Il parait que c’est pour une question de copyright ; à croire que les inventeurs des chambres à gaz et autres astucieux systèmes craignaient de voir copier leurs inventions ou que leurs héritiers et ayant-droits perçoivent encore des royalties sur la diffusion des photos prises dans les camps de concentration.
L’interprétation de la règle est variable selon les gardiens et l’étage avec une sévérité accrue pour les pays de l’Est comme si les enfants des Vopos et des fonctionnaires de la Stasi s’étaient reconvertis en ardents défenseurs de la monétisation de l’Histoire.
J’ai vu un groupe d’ados se faire rabrouer pour avoir essayé de prendre des selfies devant un mur couvert de photos de classes prises dans des écoles depuis longtemps disparues.
Sans doute une interprétation stricte du droit à l’image de bambins rappelés au néant.
Beaucoup de groupes de jeunes sans conteste embarqués dans les visites obligatoires organisées par les écoles.
Mais pour nous, les mi-vieux, une présence rassurante vu l’ambiance ‘Geriatric Park’ marquant la fréquentation de la plupart des événements culturels égayant la Capitale.
A Borobodur , l’ascension de la pyramide se termine au pied d’un énorme stupa vide symbolisant le triomphe de l’esprit.
Ici , l’ascension du Musée de l’Histoire Européenne se termine devant une vitrine consacrée au Brexit et à la pertinente argumentation des vainqueurs du referendum Britannique (sic) ; c’est réellement édifiant.
Bien mieux : on y découvre qu’il y a encore toute la place pour en installer une deuxième vitrine consacrée au même thème avec, au fond des photos ou une statue de Monsieur Puigdemont entouré de ses compagnons de misère et devant eux , posées sur un drapeau catalan couvert de sang séché, les menottes avec lesquelles les martyrs auraient pu être emmenés en prison.
Et collée sur la vitre, une impression du tweet de Monsieur Di Rupo assimilant le Premier Ministre espagnol à Monsieur Franco.
Comme la Connerie, l ’Histoire est un éternel recommencement ; rien ne peut l’arrêter … mais que cela ne vous empêche pas de profiter de votre visite.