« POISON. ANIMAUX VIVANTS »**
Texte & Photos de Virginie de Borchgrave
Cette très intéressante exposition temporaire pourrait être le prétexte en or pour vous rendre en famille à ce magnifique musée. On apprend des dizaines de choses sur le venin qui transmis par une piqure, une morsure ou même un simple effleurement peut parfois tuer en quelques minutes, paralyser un membre, attaquer le système nerveux ou dans le meilleur des cas, provoquer juste une douleur. Mais en définitive, plus de peur que de danger car les serpents, grenouilles, tétards, lézards, poissons, araignées, insectes, plantes qui en sont dotés, l’utilisent très peu, uniquement pour se défendre en cas d’extrême nécessité. Pour eux, c’est une question de survie. Sans venin, ils ne sont plus rien. Souvent même, les serpents en injectent une petite dose -et encore quand ils sont surpris et se sentent en danger- car ils attaquent très rarement. Ils utilisent donc peu leur précieuse substance car ils ont pour la plupart des couleurs, des attitudes, des bruits qui suffisent souvent à faire fuir le prédateur. Le danger est de marcher sur un sol feuillu où la vipère se camoufle à merveille et là évidemment, elle ne se laisse pas faire… J’ai appris aussi que certains animaux, totalement inoffensifs, jouent les venimeux en s’arrangeant pour revêtir les mêmes caractéristiques que les méchants ! J’ai moi-même eu la surprise un jour, au fin fond de l’Amérique centrale, de découvrir une tarentule (cfr photo) sur mon oreiller… Sachez que bien que fort impressionnante, elle n’est pas très dangereuse et se domestique même ! Enfin, last but not least, saviez-vous que le chocolat noir (même un petit morceau) est mortel pour les chiens ? Il y a des tas de choses comme cela, inoffensives pour l’homme qui sont mortelles pour l’animal et inversement.
Après l’exposition, découvrez ou redécouvrez l’impressionnante Galerie des dinosaures ** mais surtout la nouvelle Galerie de l’Homme****, inaugurée il y a quelques mois et qui est franchement extraordinaire. Une attrayante et lumineuse mise en scène pour expliquer l’évolution de l’espèce humaine de Tournaï, surnom donné au premier bipède qui vivait dans le Sahel au Tchad il y a 6 ou 7 millions d’années, à l’Homo Sapiens en passant par le Forestier, Lucy, l’Homme du Kenya, l’Homo Habilis, l’Homo erectus, l’Homme de Neandertal et j’en passe, parmi nos plus célèbres 25 ancêtres. On déambule au milieu de modèles en 3D de taille réelle, réalisés avec de fines couches de triplex superposées qui donnent une image très réaliste de ce qu’ils devaient être réellement. Des tablettes interactives nous permettent d’en apprendre plus sur le cadre dans lequel ils évoluaient, la date et le lieu de leur découverte, etc. Plus loin, on s’intéresse au fonctionnement du corps où des squelettes d’enfants et d’adultes, des ossements, des organes servent didactiquement le propos. A la question de savoir quel était le but de cette galerie, Gérard Cobut, zoologiste de formation, responsable des expositions au MSN, répond à notre collègue de la Libre Belgique : « A travers les lignes du temps, nous avons voulu montrer que l’évolution n’a pas du tout été linéaire mais bien que l’homme a plusieurs ancêtres, et que certaines espèces ont été contemporaines, vivant parfois dans les mêmes régions. L’idée d’humains qui se succèdent depuis des ancêtres un peu simiesques jusqu’à nous, comme si nous étions un aboutissement direct en ligne droite, doit être battue en brèche. Il y a une incroyable diversité : beaucoup de tentatives évolutives sont restées sans lendemain et le résultat est que, finalement, nous sommes restés les seuls survivants de cet extraordinaire foisonnement. »
Muséum des Sciences naturelles
29, Rue Vautier
B-1000 Bruxelles
Tél. : +32 2 627 42 34
Ouvert du mardi au vendredi de 9h30’ à 17h, les samedi & dimanche de 10h à 18h
Durant les vacances scolaires, ouvert tous les jours de 10h à 18h
www.sciencesnaturelles.be