Un très beau musée pour abriter une très belle (et amusante) collection qui est basée sur une très belle histoire, celle d’un vrai collectionneur passionné et… patient !
On n’a pas lésiné sur les moyens avec un escalier surprenant tel un échafaudage noir, jaune, rouge signé par le célèbre architecte, urbaniste, designer Jean Nouvel : « Je ne fais pas de différence quand je dessine une chaise ou quand je pense une architecture. Je considère que chaque projet est en soi un design total. » Une entrée qui ouvre sur 5000 m2, divisé en espaces pour la collection permanente et les expositions temporaires.
Entre le palais 5 du Heysel et l’Atomium, le Trade Mart , construction longue et sobre, toute en verre réalisé par l’architecte John Portman, abritait un ancien bâtiment qui a été revu et corrigé ‘industriellement’ par le cabinet d’architectes Lhoas Lhoas qui s’est adjoint les services de Thierry Belenger, l’un de nos meilleurs spécialistes du design du XXe s. pour créer le tout nouveau musée du plastic et du design.
L’immense et impressionnante collection qu’il présente est basée essentiellement sur ‘Le Plasticarium’, rassemblée par Philippe Decelle depuis des décennies. Et l’on apprend (et voit) que les ¾ sont encore dans les réserves ! Et Philippe n’a pas que cette collection ! Il en a d’autres sur les objets en bakélite et en PVC. Cet homme charmant aussi discret qu’avisé a été attiré dans les années 60 par ces objets colorés et pop, où la création et l’imagination étaient premières. Au commencement de l’ère de la consommation, tout était permis. On lit sur le mur une phrase de Roland Barthes extraite de ‘Mythologies’ : « Plus qu’une substance, le plastic est l’idée même de sa transformation infinie, il est comme son nom vulgaire l’indique, l’ubiquité rendue visible et c’est d’ailleurs en cela qu’il est une matière miraculeuse. Il est moins objet que trace d’un mouvement. Il est la première matière magique qui consente au prosaïsme. »
On a particulièrement aimé le pavillon de jardin en forme de boule blanche, (un vrai petit cocon où se mettre à l’abri, se réfugier…), les porte-manteaux cactus de Guido Drocco & Franco Mellow (1971), le fauteuil en plexi transparent incrusté de roses de l’architecte d’intérieur et designer japonais Shiro Kuramata (1934-1991), le fauteuil boite qui s’ouvre intitulé ‘Garden Egg’ de Peter Ghyczy (1968), le petit coin avec les œuvres d’art dont une remarquable d’Evelyn Axell, le fauteuil blanc en forme de large (et accueillant !) gant de baseball des designers De Pas, D’Urbino et Lomatzi (1970) qui porte le nom de Joe, en hommage à Joe Di Maggio, le célèbre joueur américain de baseball, mari de Marilyn Monroe, la table rouge en forme d’’immense araignée avec sièges incorporés, le siège éléphant, etc. La liste est encore longue sans parler des télévisions, radios et toute la série des objets usuels –de vrais petits bijoux- où tout un chacun se reconnaît, associe un souvenir et apporte son commentaire -ce qui était savoureux le soir du vernissage ! Une cafétéria élégante aux légères chaises et tables noires Vitra, des luminaires de Delta Light et une monumentale sculpture des années 60 dans le jardin agrémentent le lieu.
Henri Simons, président de l’ASBL Atomium peut être fier de la concrétisation de ce projet unique aux portes de Bruxelles, censé accroître le nombre de visiteurs du site. On lui souhaite un succès bien mérité.
Place de Belgique
B-1020 Bruxelles
Ouvert tous les jours sauf le mardi de 10h à 18h
Entrée : Plein 10 EUR /Réduit Etudiant & Senior 8 EUR
info@adamuseum.be
www.adamuseum.be