La peinture est plus que jamais présente ! Vive la peinture ! Quelle belle démonstration nous en fait Barbara Rose, l’historienne de l’art américaine et commissaire de l’exposition, invitée par le galeriste Roberto Polo et la ville de Bruxelles qui lui ont laissé carte blanche. Elle met en rapport seize artistes, huit belges et huit américains dans un dialogue percutant qui tord le coup, tant à l’art conceptuel qu’à la postmodernité. Marcel Duchamp se retournerait dans sa tombe ! Le résultat est passionnant. Beaucoup de toiles monumentales qui forcent le regard et l’attention et rendent ainsi à ce medium, la place prépondérante qui lui est due. Après un constat de décès de la peinture dans les années 60, en dépit de maîtres tels que Matisse, Miro ou Picasso, la commissaire -en écorchant au passage l’intelligentsia française à la Jacques Lacan, Philippe Sollers ou Gilles Deleuze-, nous fait bien rire en déclarant que « ça suffit maintenant de s’extasier sur un bout de bois ou de la poussière » ! Connaissant bien le monde de ces artistes outre-manche repliés sur eux-mêmes faute de succès (ah les modes…), elle est partie à l’assaut de leurs ateliers et nous livre ici sa sélection magistrale : une peinture digne des plus grands où de nouveaux courants ont éclos tels les noirs de Karen Gunderson, la matérialité de Larry Pons, la subtilité colorée d’Ed Moses, le mouvement de Walter Darby Bannard, l’organique de Martin Kline, le cinétisme de Paul Manes du côté outre atlantique ; la géométrie noire et blanche de Bart Vandevijere, la construction de Werner Mannaers de notre côté de l’occident. Des artistes qui, sans se connaître ont beaucoup en commun. Une cohérence impressionnante dans la grande tradition picturale qui met enfin sous les projecteurs et sort de l’ombre d’immenses artistes qu’on n’est pas prêt d’oublier.
Jusqu’au 13 novembre 2016
Espace Vanderborght / Cinéma Galeries
50, Avenue de l’Ecuyer / 26, Galerie de la Reine
B-1000 Bruxelles
Ouvert tous les jours sauf le lundi de 11h à 19h
www.pap.brussels