Gérard Garouste *** au Centre Georges Pompidou jusqu’au 2 janvier 2023
Sans doute l’un des plus grands peintres français à la culture immense (mythologie grecque, littérature, religions, etc.), Gérard Garouste (1946) impressionne par la monumentalité de ses toiles, leurs sujets, ses interprétations, ses illustrations des monuments de la culture latine comme « La Divine Comédie » et « Don Quichotte », sa démesure, ses couleurs, son amour des ânes bref, sa ‘folie’ mise à bon escient !
Un travail réellement impressionnant qui incite à l’observation et à la réflexion.
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Lekha Singh – Les Femmes portent le monde * au Musée de l’Homme jusqu’au 2 janvier 2023
Un sujet important abordé à travers l’objectif de Lekha Singh, photographe américaine d’origine indienne engagée en faveur des femmes. Exposition en forme d’hommage aux femmes du monde « qui chacune à sa manière porte une part du monde. Sur leur tête, leur dos, leurs épaules, à bout de bras ou tout contre elles, elles portent les enfants, acheminent du bois, de l’eau de la nourriture, des briques ou des montagnes de coton, etc. »
De dignes portraits colorés où l’on se rend compte de la force et de la détermination de ces femmes qui sont rarement mises en valeur ou remerciées, alors qu’elles participent en première ligne à la marche et la sauvegarde du monde.
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Saison afghane au Musée national des arts asiatiques Guimet (MNAAG) jusqu’au 6 février 2023. L’Afghanistan dans sa richesse et sa complexité entre archéologie et création contemporaine :
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« Regards sur l’Afghanistan » **
Une histoire en textes, objets et photos d’époque de l’archéologie française dans ce pays inaccessible, initiée par le roi Amanullah en 1922. Cent ans témoins de découvertes, de rencontres avec les populations locales au milieu de paysages parmi les plus somptueux du monde qui ont permis la création des salles afghanes du musée. Une aventure franco-afghane incroyable, même si le retour des Talibans au pouvoir l’été dernier n’a permis aucun prêt du musée national de Kaboul dont on voit des photos chaotiques de l’intérieur occupé par des soldats…
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« Sur le fil. Création textile des femmes afghanes » *
La maison de couture Zarif Design créée en 2005 à Kaboul par Zolaykha Sherzad fait des collections de vêtements actuels pour hommes et femmes, entretenant les savoir-faire menacés sérieusement de disparaitre. Zarif qui signifie en persan ‘délicat’, ‘minutieux’, ‘précis’, ‘fin’ produit des vêtements élégants, bien coupés dont les coloris et les broderies sont inspirés d’une histoire textile pluridisciplinaire. La créatrice qui travaille en collaboration avec les artisans locaux a décidé de soutenir le travail des femmes.
Une démarche aussi élégante qu’indispensable dans le contexte actuel.
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« L’Asie maintenant » Un partenariat avec la foire d’art contemporain Asia NOW qui accueille 4 artistes : Bae Bien-U, Wifredo Lam, Ram Rahman, Anne de Henning jusqu’au 23 janvier 2023
L’occasion de se perdre dans ce musée des arts asiatiques qui, vu l’intérêt et la compétence de la France pour les missions archéologiques est l’un des plus riches du monde, à la rencontre du photographe coréen Bae Bien-U * (1950), paysagiste abstrait qui « capture le mouvement des arbres comme s’ils étaient en marche vers un ailleurs. » De grandes photos dont le langage est plus proche de la calligraphie à l’encre de chine que de la photographie. Mondialement connu pour les photos assez sévères des forêts de son pays natal, il est régulièrement invité en Europe comme en 2009, à l’Alhambra à Grenade et plus récemment, à Chambord.
Si le cubain Wifredo Lam * (1902-1982) est nettement plus connu pour ses peintures que ses céramiques, il est très amusant de les découvrir exposées dans les salles des porcelaines chinoises du musée ! Idée de génie des commissaires qui l’ont associé à cette culture dont son père, lettré natif de Canton était originaire. Des œuvres qui l’ont fait renouer avec son enfance au sein de ‘la colonia china’ de Cuba : « Si je pense à mon père, le Chinois, je me rappelle un homme très sage, très secret. Il réfléchissait en maniant un éventail (…) Avec lui, il apportait la mémoire de toutes sortes de paysages – sibériens, mongols, tatares – le drame de l’Asie et de la Mer de Chine… » C’est grâce à l’insistance de Asger Jorn que le peintre s’installa, dans les années 60 à Albissola, la capitale italienne de la céramique où il produisit près de 300 pièces jusque dans les années 70. Il y trouva un nouveau souffle créatif.
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Edvard Munch. Un poème de vie, d’amour et de mort **** au Musée d’Orsay jusqu’au 22 janvier 2023
« Nous ne pourrons pas, c’est le monde qui nous quitte » in Carnets de croquis, 1930-1935
C’est à un peintre qui a fait scandale à son époque – à tel point qu’en 1892 à Berlin, son exposition dut fermer ses portes après seulement une semaine – que le Musée d’Orsay fait honneur. Choqué par le côté inachevé de ses œuvres et sa manière de peindre radicale, le public a du mal à le suivre à travers tous les thèmes abordés comme l’angoisse, le doute existentiel et la mort. Une vision personnelle du monde où vie et mort sont liés, où la nature joue un rôle central « dans la perception et la diffusion des émotions. »
L’exposition aborde, à travers le fil conducteur de la vie, les thèmes essentiels de son travail tels que la présence de la maladie et la mort, la répétition de certains motifs, ses liens avec l’estampe, le théâtre, les nombreux autoportraits, son style, etc. Et surtout, nous démontre avec brio qu’il serait tort de réduire cet artiste autodidacte au « Cri », son œuvre la plus connue, icône de l’histoire de l’art du XXe s.