IMG_0187Texte & photos Virginie de Borchgrave

 

2e édition de ce festival de la photo consacré cette année au portrait.

D’emblée, focus sur 7 artistes dans l’ordre chronologique de mon parcours/ découverte :

Ruud van Empel* (1958, Breda)

Après une formation de designer graphique, il s’est spécialisé dans la création de décors de théâtre avant de devenir photographe. On comprend mieux l’aspect graphique de ses portraits qui se découpent sur un fond très présent, qu’il soit coloré ou neutre. Sa technique reconnue aujourd’hui internationalement a influencé le monde de la photographie digitale.

Liou Bolin** (1973, Benzhou)

IMG_0150Né en Chine dans les années 70, il fait partie de cette génération de Chinois née sous Mao qui a grandi sur les cendres de la Révolution culturelle… C’est au moyen de ses photos/performances, où il se met en scène en se fondant dans le décor, qu’il exprime les changements radicaux urbanistiques et autres auxquels il assiste impuissant. La série s’appelle « Hiding in the City ».

Pierre Gonnord*** (1963, Cholet)

On comprend mieux le rapprochement entre ses photos grand format incroyables dignes des tableaux des plus grands maîtres anciens quand on sait que cet artiste français autodidacte vit en Espagne depuis 30 ans, influencé sans doute par son observation des toiles de maître dont les musées espagnols regorgent ! Hommages à la dignité, la diversité des cultures et la noblesse de la nature humaine, ses portraits sont exceptionnels.

Marie Moroni****  

Ecoutons ce qu’elle a à nous dire au sujet de ces magnifiques portraits de femmes qu’elle expose ici et qui ont été pris en 2016 à Rutongo au Rwanda : « Qui sont ces femmes ? Je ne connais que très peu d’elles, seulement leur histoire commune : celle du Rwanda. Je les ai rencontrées dans un petit village au milieu des collines au nord de Kigali, dans l’atelier de broderie où elles se sont remises au travail après 19 ans d’interruption suite au génocide.  Ma série IBABA y est née… Une rencontre intime et muette. J’ai été touché par ce qu’elles ont accepté de me laisser entrevoir, à moi, l’étrangère qui ne parle pas leur langue. Elle et moi, nous nous observons. »  Le résultat est soufflant. J’ai rarement vu des portraits d’une telle intensité sans parler de leur qualité photographique.

Jean Claude Wouters*** (1956, Bruxelles)FullSizeRender

Rien ne destinait ce danseur professionnel et réalisateur de films expérimentaux à devenir photographe, des professions qu’il exerce en même temps que la peinture et la photographie.  En réalisant des portraits, résultats d’une technique époustouflante, il nous offre des toiles aussi blanches que lumineuses où apparaissent subtilement quelques traits  d’un visage, des sourcils, un regard, un nez, une bouche. Impressionnant.

Niloufar Banisadr* (1973, Téhéran)

IMG_0175On l’avait déjà rencontrée dans le cadre de la foire parisienne YIA, présente à Bxl durant Art Brussels et on avait remarqué son travail intitulé « Mes Voyages » ou « My Journey ». Des autoportraits auxquels elle superpose des éléments emblématiques tels que, par exemple, « Spiritus Sanctus » avec la Cathédrale de Chartres, le Grand Palais ou « Mona Lisa » avec La Joconde, etc. : « L’essentiel de mon travail est narratif et les thèmes que je choisis font partie de mon histoire. Je pense que ma vie et les sensations qui en découlent peuvent être perçus et reconnus par beaucoup de femmes iraniennes aujourd’hui. » Elle est représentée aujourd’hui par la galerie parisienne 55 Bellechasse qui est spécialisée dans la jeune photographie iranienne.

 

 

Jean-Marc Wullschleger**** (1970, France)

IMG_0187J’ai gardé le meilleur pour la fin, surtout qu’on le trouve tout au bout à  droite au 2e étage ! Une histoire singulière est à l’origine des photos qu’il expose, celle d’une boite remplie de négatifs qu’il découvre dans une décharge au Guatemala lors d’un périple de plusieurs mois en Amérique latine et qui s’avèrent être des portraits pris trente ans plus tôt, dans le studio d’un photographe d’une petite ville frontalière avec le Salvador.  Il les développe et face à la qualité des clichés, il décide de repartir sur place pour retrouver les gens et toute l’histoire qui se cache derrière ces portraits réalisés dans un pays qui a été ravagé entre temps par plus de 30 ans de guerre civile. L’aventure ne fait que commencer car, en plus de vouloir réhabiliter l’excellent portraitiste, il a déjà retrouvé certaines des personnes photographiées dont il voudrait refaire le portrait aujourd’hui. Affaire passionnante à suivre sur Facebook : @lesportraitsoubliés

 

Enfin, pour conclure, une mention pour les portraits aux visages effacés de Sam Ivin.

 

Jusqu’au 20 janvier 2018

H hangar art center

18, Place du Châtelain

B-1050 Bruxelles

Tél. : +32 2 538 00 85

Ouvert du mardi au samedi de 12h à 18h

www.photobrusselsfestival.com