« L’art ne devrait pas être un trompe-l’œil mais un trompe-l’esprit. »
Une exposition pointue conjointement organisée avec le Musée Picasso à Paris qui analyse pour la première fois le rapport complexe de l’artiste à l’art abstrait. Une relation ambiguë qui lui faisait dire : « il n’y a pas d’art abstrait. Il faut toujours commencer par quelque chose. On peut ensuite enlever toute apparence de réalité, il n’y a plus de danger, car l’idée d’objet a laissé une empreinte ineffaçable. »
Pour étayer le propos, 140 œuvres – dessins, schémas, peintures – jalonnent un parcours chronologique et thématique de celui qui n’a cessé toute sa vie de tutoyer l’abstraction, non la pure qui ne part pas du réel (et seulement décorative à ses yeux) mais bien celle qui garde toujours la trace de quelque chose.
Picasso était très curieux et voulait comprendre le fonctionnement des choses qui l’entouraient.
Des tableaux comme « L’Arbre », « Femme dans un fauteuil », « La Guitare » réduite à sa plus simple expression – des formes brune, blanche et noire -, « La Cuisine » des formes grises qui s’enchevêtrent démontrent magistralement cette capacité incroyable de l’artiste à se réinventer à l’infini. Et encore avec des bouts de laine, de bois ou de fils de fer, etc. susceptibles de développer quelque chose « s’est joué son rapport à l’abstraction comme moyen de libérer l’expression pour rester au plus près de la vie. »
Un autre thème important de l’exposition intimement lié au Musée Picasso de Paris est celui de son atelier, véritable laboratoire formel de l’œuvre, « à la fois lieu de création et de mise en scène de l’œuvre, (il) est aussi l’espace de réalisation de l’imaginaire du peintre, laissant entrevoir l’ambiguïté entre le réel et la fiction. »
Une exposition pointue aussi belle qu’intéressante pour illustrer le concept d’abstraction à travers « cette fluidité expérimentale » qui est certainement l’une des composantes essentielles de la démarche de l’un des plus grands artistes de tous les temps.
Texte & Photos Virginie de Borchgrave
Jusqu’au 12 février 2023
Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique
3, Rue de la Régence
B- 1000 Bruxelles
Addendum van Pierre Kluyskens:
Ik heb deze geweldige tentoonstelling eveneens bezocht. Even duidelijk stellen wat er te zien is, en ook wat niet. De demoiselles d’Avignon of andere mythische werken zijn er niet. Wel een dertigtal goede werken ter illustratie van zijn denkproces en vooral voorbereidende schetsen et gravures. Het gaat hier dus over het creative proces en de permanente ‘danspasjes’ van Picasso rond de abstractie. Deze doelstelling wordt schitterend bereikt! Je kruipt als het ware in het hoofd van de kunstenaar.
Zeker de inleidende video aan het begin van de tentoonstelling niet overslaan!
