« René Daniëls. Fragments d’un roman inachevé »
Texte & Photo montage Virginie de Borchgrave
Un titre significatif quand on apprend l’histoire singulière de ce peintre hollandais (Eindhoven, 1950), l’un des plus célèbres de sa génération dont j’avoue ne pas avoir entendu parler avant de visiter l’exposition…
Un travail remarquable plein d’influences telle que la peinture underground des années 70-80 et de références à l’art, l’histoire, la littérature (magnifiques portraits d’Apollinaire et Van Doesburg), digne héritier des Broodthaers, Duchamp, Magritte. Très vite, je pense à l’Anversois Walter Swennen (1946), de la même génération, exposé il y a peu entre ces mêmes murs. Une œuvre débordante d’énergie, de poésie, au trait vif, couleurs fortes, superposition de couches de peinture, sujets divers, jeux de mots, écritures qui laissent notre imagination travailler à son gré ou rêver. Impossible en tous cas de rester indifférent.
Le succès ne se fait pas attendre : à 33 ans, il est invité en résidence au P.S.1, lieu par excellence d’une certaine avant-garde dans le Queens à New York. Bien que Metro Pictures, une grande galerie newyorkaise s’intéresse à lui, Daniëls garde la tête froide et les idées claires, n’hésitant pas à parler avec détachement et humour de ce monde de l’art dont il se méfie. Tel un leitmotiv, le nœud papillon, symbole de l’élégance et la mondanéité de ce monde (des cocktails et des vernissages ?) rythme l’exposition.
Malheureusement, la vie va décider trop vite de son sort. Quelques années plus tard, à 37 ans, il est terrassé par un AVC. Ses œuvres, regroupées dans une fondation qui porte son nom sont montrées dans de prestigieux musées comme le Van Abbemuseumaux Pays-Bas à Eindhoven, où l’artiste réside ou encore le Centro de Arte Reina Sofiaen Espagne, à Madrid.
Depuis une dizaine d’années, Daniëls qui a profondément influencé son époque et la suivante (e.a. la jeune génération de peintres suisses. L’expo sera montrée ensuite au Mamcoà Genève) s’est remis à peindre et à créer. Dans la dernière petite salle, quelques peintures sont là pour en témoigner. Quel courage.
Belle découverte. Passionnante rétrospective. Touchant hommage.
Jusqu’au 6 janvier 2018
Wiels – Centre d’Art contemporain
354, Avenue Van Volxem
B-1190 Bruxelles
Ouvert du mardi au dimanche de 11h à 18h. Fermé le lundi
Nocturnes chaque 1er& 3emercredis du mois jusqu’à 21h
Entrée : 10 EUR plein / 7 EUR seniors / 4 EUR étudiants / gratuit moins de 12 ans + tous les 1ermercredis du mois
http://www.wiels.org
Koenraad Dedobbeleer
( Pierre Kluyskens)
L’artiste doit être très intelligent et cela donne un art qui demande beaucoup d’efforts..un peu comme chezJan De Cock. C’est une très belle expo avec un accrochage parfait , mais chacune de la quarantaine d’oeuvres ne se livre qu’après avoir lu ‘texte et contexte’. Déjà Daniels présente une énigme à la Swennen pour chacune de ses oeuvres , mais ici cela va beaucoup plus loin. Sur place j’étais trop déconcentré pour lire les explications ( c’est plus poli que pissed off ) à cause du bruit des discussions entre gardiens ou de leurs conversations continues sur gsm . Essayez de lire Deleuze au café du commerce! Ce n’est donc qu’après coup, chez moi, en relisant le texte d’accompagnement (très bien fait), que je suis enfin rentré dans le jeu et découvert toute la poésie, l’humour et la finesse des pièces. Ceci dit, la question reste posée de l’accès intello-élitaire à L’art contemporain. Il y a plus simple et malgré cela plus percutant, je pense e.a. à Francis Alys.
Le communiqué du Wiels :
40 œuvres dont 15 nouvelles pièces
Cette exposition entièrement dédiée au travail de Koenraad Dedobbeleer présente une quarantaine d’œuvres dont 15 nouvelles pièces réalisées à cette occasion : sculptures, photographies, projection, œuvre sur papier et une collection de livres.
Dans sa pratique, l’artiste explore la sculpture, le design, l’architecture et les dispositifs de présentation. Il se penche sur la manière dont une valeur est attribuée à certains matériaux et pratiques, toujours avec une touche de légèreté ou un certain humour.
Le titre de l’exposition, Kunststoff, est un terme allemand qui se traduit par “plastique” et qui se compose des mots “art” et “matière”. Le sous-titre, qui mise sur la convention muséologique consistant à étiqueter ‘culture matérielle’ tout ce qui ne peut pas être classé ailleurs, fait allusion à l’ambivalence de Dedobbeleer à l’idée d’alimenter à son tour la masse des objets produits depuis l’aube de l’humanité.
De kunstenaar is waarschijnlijk zeer intelligent en dat geeft zeer intellectuele kunst… een beetje zoals bij Jan De Cock. Het is een zeer mooie tentoonstelling met een perfecte scenografie, maar elk van de ongeveer veertig werken wordt pas begrijpelijk na het lezen van “tekst en context”. Daniels presenteert voor elk van zijn werken al enigma’s à la Swennen, maar hier gaat het veel verder. Ter plekke werd ik te veel afgeleid (het is beleefder dan pissed off) door het geluid van discussies onder bewakers of hun voortdurende gesprekken op mobiele telefoons. Probeer maar eens Deleuze of Kant te lezen in het Café du Commerce! Het was dus pas thuis,nadat ik de begeleidende tekst had herlezen, dat ik eindelijk in het oeuvre begreep met al zijn poëzie, humor en de finesses. Dit gezegd zijnde, het blijft een debat of hedendaagse kunst geen zelfmoord pleegt met zijn hyper-intellectueel gedoe. Eenvoudig kan ook, denk maar aan Francis Alys…
Het communiqué van Wiels
40 werken waarvan 15 nieuwe
Deze tentoonstelling is helemaal gewijd aan het werk van Koenraad Dedobbeleer en stelt veertigtal werken voor waarvan vijftien nieuwe die speciaal voor deze tentoonstelling werden gemaakt: sculpturen, foto’s, een diaprojectie, een collectie boeken en werken op papier.
Dedobbeleer verkent in zijn werk sculptuur, design, architectuur en uitstallingssystemen. Hij onderzoekt hoe waarde wordt toegekend aan bepaalde materialen, steeds met een lichte toets en een droog gevoel voor humor.
De titel van de tentoonstelling is het Duitse woord Kunststoff: net als het Nederlandse equivalent bestaat het uit ‘kunst’ en ‘stof’, of ‘materiaal’, maar met de toegevoegde aantrekkingskracht van een dubbele ‘f’. De ondertitel verwijst naar de museologische gewoonte om het label ‘materiële cultuur’ te plakken op alles wat niet anders kan worden geclassificeerd. Daarmee zinspeelt Dedobbeleer op zijn gemengd gevoel over het feit dat hij bijdraagt aan de massa aan objecten die sinds het ontstaan van de mens zijn geproduceerd.