La Villa Noailles à Hyères, La Villa Cavrois à Croix, une famille célèbre avec un grand-père marchand d’art dont la femme tenait salon à Paris, des oncles peintres et surtout une tante, épouse d’Adolphe Stoclet qui fit construire le Palais du même nom dans une ville, la nôtre qui à l’époque compte autant sur le plan commercial et industriel que scientifique et artistique. Le « Stocleon » comme le baptisèrent ironiquement les amis du couple Stoclet aura une influence considérable sur le jeune Robert.
Voilà en bref ce qu’on connaît de l’architecte Mallet-Stevens.
Une carrière commencée comme critique d’architecture puis comme décorateur pour la maison du couturier Paul Poiret en 1922, qui tournera court malheureusement, faute de moyens, mais surtout comme décorateur de cinéma qui, entre 1920 et 1928, travailla sur près d’une trentaine de films dont les plus connus sont ceux de Marcel L’Herbier (« L’Inhumaine » en 1924, « Le Vertige » en 1926) : « Le cinéma bien compris doit être un outil de propagande (… ), il fera connaître et aimer l’architecture moderne » disait-il.
A 37 ans, en 1923, les Noailles lui confient la construction de leur villa d’hiver dans le midi sur les hauteurs de Hyères, haut-lieu de l’avant-garde artistique et toujours dynamique aujourd’hui avec le Festival International de Mode et de Photographie (32e édition en 2017 du 27 avril au 1er mai.) Les deux hommes s’entendront et s’accorderont sur les moindres détails de la maison, comme avec le riche industriel Paul Cavrois pour sa demeure personnelle dans les environs de Lille, construite entre 1929 et 1934, ce qui permit à Mallet-Stevens d’aller jusqu’au bout de sa vision architecturale.
Balade au CIVA dans la vie, les projets et réalisations illustrée de photos, dessins, documents historiques, un peu de mobilier et même des textiles du plus grand architecte français de l’entre-deux-guerres. Savez-vous qu’à l’occasion de l’Exposition universelle de 1937 à Paris, l’architecte polyvalent alla même jusqu’à redessiner les luminaires de l’Avenue Président Wilson, toujours en service aujourd’hui, renouvelant de A à Z l’objet fonctionnel qui n’avait pas évolué depuis le XIXe s. ? Il est en cela un pionnier de la vie moderne.
Une deuxième petite salle à droite de l’entrée expose la passion de Charles de Noailles, le « jardinier » pour la botanique et les jardins dont celui de son hôtel parisien mais aussi de la Villa Croisset à Cannes qu’il créa lui-même et encore, son amitié principalement épistolaire avec le célèbre architecte paysager René Pechère qui fut plus tard son voisin à Hyères.
Et de conclure sur les mots de Léon Moussignac : « La qualité particulière d’expression des œuvres de Mallet-Stevens, c’est incontestablement l’élégance ».
Texte & Photo-montage Virginie de Borchgrave
Jusau’au 12 février 2017
Fondation CIVA
55, Rue de l’Ermitage
B-1050 Bruxelles
Tél. : + 32 2 642 24 50
Ouvert du mardi au vendredi de 12h à 18h. Sa & Di de 10h30’ à 18h
Entrée : 10 EUR plein / 8 EUR réduit / 5 EUR étudiant / Gratuit pour les moins de 18 ans
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