Texte & Photos Virginie de Borchgrave

2017-11-20-PHOTO-00000087Il y a longtemps que l’on suit ce photographe français original. Depuis la Galerie Polaris à Paris qui nous l’a fait découvrir, il y a près de 10 ans jusqu’à la Galerie Particulière qui le représente aujourd’hui à Paris et à Bruxelles, où ses derniers travaux étaient exposés cet été.

Photographe certes mais avec l’œil d’un architecte, Stéphane Couturier (1957, Neuilly-sur-Seine) capte l’âme des édifices sur lesquels il fixe son objectif. Que ce soient des immeubles ‘modernes’ rectilignes aux lignes froides et pures, presque monochromes comme celles prises à La Havane ou dans la cité indienne de Chandigarh réalisée par Le Corbusier (sur laquelle il a fait un livre), à Brasilia ou à Alger dont l’architecture des bâtiments délabrés est perturbée ou mieux, rehaussée d’objets personnels de la vie quotidienne tels des draps, des stores, des canapés, du linge, des airs conditionnés, etc. Tirés en très grands formats, ses clichés sont comme les empreintes de l’histoire d’une ville, des gens, d’une culture, d’une époque, d’un pays. De là se dégage sans doute leur charme indéniable et unique.

2017-11-20-PHOTO-00000086Les immeubles de Stéphane Couturier, en plus d’être photogéniques ont une histoire à délivrer, un contenu à déchiffrer où l’humain tient une place de choix. Telles des strates qui peu à peu construisent la ville et la racontent. Témoignages en couleur, immenses et silencieux, argentiques ou numériques, ses photos sont la résultante de jeux de lignes et de formes qu’il aménage, construit, ordonne en chef d’orchestre. Mais il n’y a pas que des immeubles : il y a aussi des chantiers, des vues d’entreprises comme chez Alstom ou Toyota  où bien que le sujet traité soit différent, on reconnaît sa patte. Enfin, une série intitulée ‘Melting’ combine diverses prises de vue d’un même endroit dans une même image « les incrustant pour en proposer la synthèse jouant ainsi sur l’ambiguïté entre deux réalités. »

Avec des prises de vue frontales, Couturier, tel un magicien de l’image, s’amuse à créer la confusion non seulement entre les différents plans mais encore dans l’espace et le temps.

Pour un résultat magnifique.

 

Ne manquez pas les deux belles petites expositions temporaires en parallèle :

– Alexandre Christiaens ‘Réseau Cristallin’*2017-11-20-PHOTO-00000088

– Anne-Sophie Costenoble ‘l’heure bleue’**

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Jusqu’au 3 décembre 2017

Musée de la Photographie

Centre d’art contemporain de la Fédération Wallonie-Bruxelles

11, Avenue Paul Pastur

(GPS : Place des Essarts)

B-6032 Charleroi

(Mont-sur-Marchienne)

Tél. : +32 71 43 58 10

Fax : +32 71 36 46 45

Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h. Fermé le lundi

Entrée : 7 EUR plein / 5 EUR réduit / 4 EUR étudiant

www.museephoto.be