“VIVIAN MAIER. STREET PHOTOGRAPHER”
Encore totalement inconnue récemment, la photographe Vivian Maier (1926 – 2009, New York) fait beaucoup parler d’elle aujourd’hui car son histoire est singulière. Son oeuvre découverte tardivement causa immédiatement une onde de choc dans le monde de la photographie.
Travaillant comme nanny professionnelle tout au long de sa vie, elle profita de ses moments de liberté pour arpenter les rues de NY et Chicago photographiant, entre son Rolleiflex, tout ce que la rue lui offrait comme scènes ‘banales’. Personne n’était au courant de cet immense travail photographique auquel elle dédiait ses heures libres! On dénombre pas moins de 150 000 négatifs dont la qualité est de la trempe de gens comme Elliot Erwitt, Joel Sternfeld, Joel Meyerowitz ou encore Garry Winogrand, auquel le Jeu de Paume à Paris consacre cet automne une grande rétrospective. Elle réalisa aussi des films et des enregistrements audio.
Première exposition de ses photos au Musée de la photographie d’Amsterdam qui a sélectionné quelques tirages en noir et blanc et couleur et des films, des années 1950 à 1980. De nature solitaire, dotée d’un esprit vif, extrêmement intelligente et curieuse, Vivian qui avait perdu très tôt ses parents était devenue rapidement indépendante par la force des choses. On ne l’a jamais aperçue sans une caméra au cou! Excellente et consciencieuse nanny, elle se consacra aux enfants dont elle avait la charge comme s’ils étaient les siens. Ceux-ci lui rendront bien quand ils seront grands…
C’est dans la salle-de-bain privée que la famille Gensburg lui octroya à Chicago qu’elle transforma en chambre noire où elle développa ses premiers négatifs. Son sujet de prédilection était social: la vie de la rue et principalement les enfants, les défavorisés et les émigrés. Les enfants Gensburg ayant grandi, elle dut chercher un autre boulot qui ne lui donna plus cette chance d’avoir sa propre chambre noire, ce qui l’amena à travailler la couleur et à prendre une voie plus abstraite. Des problèmes financiers associés à ses déménagements rendirent la vie de cette femme dévouée plus compliquée, jusqu’à ce que les enfants Ginsburg lui arrangèrent un petit studio à elle, la sauvant de sa situation précaire.
Son travail tomba aux oubliettes jusqu’à ce qu’il fut finalement vendu aux enchères en 2007. Divisé en lots multiples, c’est John Maloof qui en possède la plus grande partie. Victime d’une très mauvaise chute sur la glace à Chicago, Vivian Maier disparut en 2009 laissant derrière elle cette oeuvre immense et unique auquel le foam a eut la géniale idée de nous intéresser.
Jusqu’au 28/01/2015 au foam Keizergracht, 609 1017 DS Amsterdam. Tél.: +31 20 5516500
Ts les jrs de 10h à 18h. Nocturnes les jeudi & vendredi jusqu’à 21h. Entrée: 9, 50 EUR