Texte & Photo montage de Virginie de Borchgrave

IMG_3629« Voyager et photographier, voir le monde dans lequel nous vivons : je ne peux imaginer de meilleur moyen de vivre la vie qui nous est donnée. »

Depuis début mars trône sur la façade de la Bourse, en plein centre de Bruxelles, l’une des photos les plus connues du monde, celle de la petite Afghane aux yeux verts et au châle rouille qui a fait la couverture du magazine National Geographic il y a plus de 30 ans ! Si vous m’aviez demandé qui en était l’auteur, j’aurais été incapable de vous répondre…

Depuis quelques mois donc, je ne fais qu’entendre parler de cette exposition, en termes très positifs, reconnaissons-le, mais sans avoir vraiment l’envie d’y aller, sans doute à cause du côté commercial de l’événement et de la foule…

Depuis fin juin, j’apprends qu’elle a été prolongée, vu le succès et là, ma curiosité poussée à bout, je me décide hier après-midi à y aller et c’est le choc ! Je découvre des photos incroyables, dont la plupart mérite le qualificatif d‘exceptionnelles, tant au point de vue de la lumière, du cadrage, du regard des sujets que de l’intensité qui s’en dégage ! De l’Inde au Yémen, de l’Ethiopie à l’Honduras, du Japon au Koweït, de la Birmanie à la Yougoslavie, je me trouve face à un portrait hors norme de l’Humanité dans ce qu’elle a de plus noble. On parcourt les 35 ans de la carrière du photographe américain (Philadelphie, 1950) avec un espace consacré à ce qui a établi sa renommée, à savoir son premier reportage en noir et blanc sur le quotidien des Moudjahidines afghans juste avant l’invasion de l’Union Soviétique.

Avec des tirages de très grande qualité, on a l’impression que leurs vêtements sont palpables, que les photos ont deux dimensions comme, par exemple, celle historique à Agra de la locomotive à vapeur avec le Taj Mahal en arrière-plan. La mise en scène qui divise l’espace par des voiles translucides fait que les unes n’effacent pas les autres : chaque photo, chaque thème, chaque visage est mis en valeur, tout en laissant apparaître en transparence, ceux d’où l’on vient et ceux vers lesquels on va. Comme si on feuilletait un livre.

Enfin, les photos de la tragédie du 11 septembre à New York ou celles de la Guerre du Golfe au Koweït en 1991 sont là en contrepoint pour nous montrer combien un monde dépouillé de l’humain est insupportable…

Depuis quelques heures, mes yeux encore sensibilisés et surtout émus par ce que j’ai vu, je ne pense qu’à écrire ce papier et le mettre sur le blog pour vous conseiller de courir voir cette exposition qui est peut-être l’une des plus belles et plus dignes manières de raconter l’humain. Il vous reste un mois jour pour jour pour ne pas la rater.

Quel photographe, ma parole !

N.B. : Si vous n’avez pas le temps de regarder le film sur les recherches de Steve McCurry, 17 ans plus tard, pour retrouver la fameuse petite Afghane, sachez qu’il est visible sur internet en tapant sur You Tube : Steve McCurry afghane.

Jusqu’au 26 août 2017

Palais de la Bourse

Place de la Bourse

B-1000 Bruxelles

Tél. : +32 549 60 49

Entrée : 12 EUR plein / 6 EUR enfants & étudiants

Audio guide compris à prendre si possible en VO

Ouvert du lundi au jeudi de 10h à 18h ; les vendredi, weekends & jours fériés jusque 19h ; nocturne le mercredi jusqu’à 21h. Dernière entrée 1h30’ avant la fermeture.

www.stevemccurryexpo.be